Paz
7.9
Paz

livre de Caryl Férey (2019)

Présentation Paz de Caryl Férey
Lautaro Bagader est appelé sur une scène de crime. Il y a déjà eu plusieurs des cadavres. Il est le chef de la police en Colombie. Il fait de nombreux cauchemars.
Diana Duzan est journaliste d’investigation. Elle ne dévoile aucune de ses sources. Après une nuit passée avec Lautaro, elle va enquêter.
Avis Paz de Caryl Férey
Caryl Férey signe encore une fois un roman magistral, tant d’un point de vue historique que d’un point de vue de la qualité de ses personnages et de la trame. Et l’Histoire de la Colombie prend énormément de place dans ce roman. Elle est presque plus importante que ce qui se passe réellement mais elle est là pour expliquer tout ce qui se passe par rapport aux personnages. Après chaque explication historique, le lecteur est heureux de retrouver le fil de l’histoire, de ce qui arrive aux personnages. L’une ne va pas sans l’autre. Les Colombiens sont liés à l’histoire de leur pays, à ce qui s’est passé avant et ce qui est en train de se passer maintenant. Le pays et ses habitants ont énormément souffert et souffrent encore de ce qui s’est passé. En tous les cas, ce n’est pas un pays où j’irais passer mes vacances, loin de là, même dans les pièges à touristes.
Lautaro a un passé de militaire. Il est maintenant le chef de la police. Il a été mis en place par son père, actuellement ministre. Dans son unité, que des personnes de confiance. Laurato passe une nuit avec une jeune femme qu’il met dehors aux premières heures du jour, comme pour toutes ses relations d’une nuit. Mais cette jeune femme n’est pas n’importe qui, elle est journaliste. L’un et l’autre ne le savent pas sur le moment. Ce sera Diana, journaliste d’investigation, qui, en enquêtant, découvrira l’identité de son amant d’un soir. Ces deux personnages ont été finement travaillés, comme tous d’ailleurs. De nombreuses parts d’ombre pour l’un et l’autre. Mais on en sait plus sur Diana qui est révélée au fil des pages assez rapidement, au contraire de Lautaro. En effet, ce dernier, son père et aussi son frère font partie d’un triangle sur lequel repose cette histoire. Un père qui a passé peu de temps avec ses fils, un aîné qui n’a jamais connu l’amour de sa mère, un cadet, Angel, aux idées de gauche, qui a rejoint les FARC, très jeune. Mais pour cette riche et influente famille, pas question de l’avouer. Angel a été enlevé. Il est vraisemblablement mort. Mais, pour Diana, que cache Lautaro, quand elle découvrira son identité. Son passé au sein de l’armée ? Car en plus, des meurtres, les plus horribles, sont passés sous silence. Des centaines de personnes sont retrouvées, démembrées et mises en scène, comme aux pires temps de la Violencia. Mais silence à ce sujet. Sauf que Diana va creuser, au mépris de sa sécurité, des conseils donnés. Et sa route va la mener à rencontrer, à nouveau, Lorato.
De l’autre côté, il y a Angel, qui vit sous un autre nom, qui est sorti de prison et qui suit un programme de réinsertion. Lorsque Caryl Férey commence son histoire, on sait tout de suite qui il est. Et malgré son engagement, cet homme est devenu une machine à tuer, comme son frère. Mais il cache, lui aussi, de sombres blessures. Il va rencontrer Flora et même si au début, il ne veut pas s’engager, par peur de la perdre, ce sera l’amour entre eux. Flora, tout comme Diana, qu’elle rencontrera, fera tout pour qu’Angel retrouve ce qui lui est le plus cher.
Cadavres à profusion, sentiments, violences tant et plus subies par de nombreux êtres humains, je n’ai pas eu de souci quant à savoir qui était derrière tout ça. Les paysages sont magnifiques, mais les trafics en tout genre gâchent tout. On ne peut que prendre fait et cause pour tous ces êtres humains qui ont été déplacés, qui ne sont rien face au pouvoir, face aux nombreux trafics, face aux violences perpétrées. Les personnages de Caryl Férey sont seuls, ce sont des écorchés, ils subissent et tentent de se relever, de vivre malgré tout, malgré ce qu’ils ont vu, ce qu’ils ont vécu dans leur propre chair. Caryl Férey sait également dérouler une histoire familiale entre un père et ses deux fils, deux frères dont les relations ont souffert de l’ambiance familiale et qui n’ont pas su se trouver, se retrouver pour faire table rase du passé.
Alors si ce mois-ci, je n’ai pas lu beaucoup, il y avait un gros pavé, quelques jours à Dijon, Paz de Caryl Férey est indéniablement un véritable coup de coeur. Tout n’est heureusement pas noir dans ce roman, la fin ne nous laisse pas sur notre faim sauf pour une phrase prononcée par Lautaro.

Angélita
10
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le 23 nov. 2019

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