Après Désirer et surtout La route étroite vers le Nord lointain, pure merveille littéraire, les espérances étaient grandes pour le nouveau livre du plus célèbre auteur tasmanien, Richard Flanagan. La découverte du sujet de Première personne est déjà une relative surprise : l'histoire d'un apprenti écrivain, au début des années 90, incapable de terminer son premier roman et à qui on propose de servir de nègre pour les mémoires du plus grand escroc australien. Dans le même temps, notre homme est sur le point de devenir père de jumeaux alors qu'il a du mal à joindre les deux bouts. Renseignements pris, il semble que le sujet soit en partie inspiré par un travail similaire réalisé par Flanagan à la même époque alors qu'il n'avait encore que peu publié. Tout le livre ou presque décrit les affres d'un auteur débutant, peu sûr de son talent, confronté à un individu méfiant, fuyant et peu désireux de s'épancher et de raconter sa vie, ce qui est embêtant quand c'est le thème même du livre que vous êtes censé écrire. Ces tourments psychologiques de l'écrivain en devenir, qui découvre par ailleurs le monde impitoyable de l'édition et qui, en outre, sent son couple se déliter, sont contés de manière tellement détaillée que la lecture devient vite fastidieuse malgré la fluidité du style de Flanagan. Cela vaut quand même le coup de s'accrocher car un coup de théâtre relance quelque peu l'intérêt du roman, mais aux 2/3 du récit, tout de même. Rien de comparable donc aux précédents ouvrages de l'auteur tasmanien qui ici n'est pas loin de perdre le lecteur devant les angoisses et la solitude existentielle d'un biographe fantôme qui n'a rien à se mettre sous la plume.

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le 22 sept. 2018

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