Mauvaise foi
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le 22 juil. 2014
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La jeune Svetlana Kirilina (promis elle écrit des livres uniquement) nous raconte les 14 dernières minutes d'une femme qui s'apprête à être tuée par son bourreau, menottée à une chaise. Entrecoupées de ses tranches de vie de la plus récente à la plus ancienne, puis rabibochées puis mélangées à nouveau, Quatorze minutes nous met face à nos choix et à notre libre arbitre avec, à chaque fin de chapitre, une réflexion constante sur le déterminisme. "Pourquoi moi ?" se dit-elle, et pourquoi avoir choisi la gauche plutôt que la droite, la force plutôt que la fuite etc.
Si le livre est intéressant dans sa construction narrative, dans l'ingéniosité de ses engrenages et par sa fin beaucoup mieux écrite et tranchante que le reste, Quatorze minutes souffre d'un champ lexical beaucoup trop simpliste et l'aspect concis, moderne et rugueux des dialogues dénote totalement avec la volonté de vouloir, parfois, au détour d'un paragraphe, faire une phrase tournée délicatement et subtilement, alors que le roman est censé être à la première personne et qu'elle parle et jure comme une charretière. Un manque de cohérence que l'on retrouve aussi dans les situations rocambolesques et éculées (tout semble sorti des expériences ciné de l'auteur, il n'y a aucune idée propre) et surtout dans les dialogues, plats, insipides et clichés jusque dans l'auto-dénigrement ; son personnage principal, Adélaïde, répètant sans cesse que tel ou tel personnage évoque des banalités et pour cause, le livre en est pourvu tout du long.
Quatorze minutes est un petit livre que peu de gens connaissent, plutôt bien vu par les critiques, et cela me laisse très circonspect. Si on peut prêter à Nothomb ou Gavalda des "styles" simples et accrocheurs, je crois qu'ici la seule barrière au raffinement n'est pas le style mais l'incapacité et le manque de talent de l'écrivaine à, d'une part, insuffler une authenticité dans ses personnages, les situations qu'ils vivent et leur background et, d'autre part, à faire vivre son roman par sa propre plume. Tout le livre alterne le langage soutenu et l’argot, pour finir sur des descriptions linéaires et sur le même ton du début à la fin. Un roman à peine sympathique dont la lecture vous sera absolument dispensable.
Cet utilisateur l'a également ajouté à sa liste « La vertu paradoxale de la lecture est de nous abstraire du monde pour lui trouver un sens. » Mes lectures en 2015
Créée
le 6 oct. 2015
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