Que nos vies aient l’air d’un film parfait par pilyen

Avec un titre pareil, évoquant pour les ados des années 80, un des tubes de Lio "Amoureux solitaires", on pourrait s'attendre à un livre sautillant. Si la divorce et la question "Qu'est-ce qu'on fait des enfants ?" vous paraît hilarante, alors vous sourirez peut être à la lecture du premier roman de Carole Fives , mais j'en doute, car le propos est ici fort sombre.
Le texte s'articule entre trois personnages : Le père, la mère et la fille aînée. Le témoignage du petit frère quant à lui, bien qu'évoqué longuement, n'apparaîtra qu'à la fin du livre. D'une histoire à l'heure actuelle banalisée par le peu de longévité des couples, Carole Fives, en la plaçant au début des années quatre-vingts, lui redonne un sens plus tragique et moins confortable (mais peut-on parler de divorce de confort ?). Le récit nous donne à entendre tous les regrets, toutes les résignations, toutes les souffrances que le divorce a occasionné. Tout à tour, chacun des protagonistes nous parle et derrière les mots se terre la blessure à jamais refermée de ce drame ordinaire. Le père, tiraillé entre sa vie et le bonheur de ses enfants, la mère, tombant dans la folie en grande partie à cause d'un manque d'amour de ses parents et la grande soeur, dévorée par le remord d'avoir cédé aux injonctions d'une mère malade pour sacrifier l'enfance de son jeune frère, forment un tableau particulièrement touchant.
Carole Fives a su trouver les mots justes pour traduire toutes ces souffrances, permettant aussi au lecteur de glisser ses propres sentiments dans les interstices d'un récit jamais appuyé et aux accents de vérité.
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le 16 sept. 2012

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