Zander est un peu l'adolescent que nous avons tous rêvé d'être. Il a simplement poussé notre fantasme un peu plus loin que nous tous, tout occupés que nous sommes à chercher notre confort, notre routine, et moi le premier.
Mais au-delà de son destin, c'est aussi cette impression qu'il nous donne qu'il est dans notre pouvoir de changer les choses, non pas de changer le monde, mais d'y participer. Mais qu'avec ce pouvoir vient la responsabilité d'être capable de reconstruire là où on a démoli.
La force de ce roman, c'est aussi la façon dont Littell nous montre le changement progressif des convictions et leurs racines : les souffrances, les joies, les amours et les rêves, et comment, en grandissant, en mûrissant, nous devons parfois en faire le deuil.
Là où le contexte a sûrement jouer en faveur de ce roman, c'est que je l'ai lu lorsque je vivait à Vienne, à quelque dizaines de kilomètres de cet autre monde qui nous était plus qu'étranger, de l'autre côté du rideau de fer, et qui transpirait par tous les pores de cette ville, même près de trente ans après sa chute, dans cette envie de profiter, de fêter, de contempler et de se mélanger des viennois.