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Je dis souvent que la lecture ne rend pas plus intelligent, mais ouvre le monde à celui qui s’y adonne. C’est une formidable fenêtre sur l’imagination, le fantasme, l’histoire, la connaissance, les sentiments humains. Je le dis sans honte, je ne connaissais pas Claude Perdriel avant de me plonger dans Sans oublier d’être heureux. Cette biographie romancée par Marie-Dominique Lelièvre n’est pas son coup d’essai, puisqu’elle s’est déjà attachée à dépeindre la vie d’Yves Saint Laurent, Brigitte Bardot, Serge Gainsbourg et Françoise Sagan.


Me voici donc plongé dans « la vie très imprévue de Claude Perdriel, inventeur, industriel et homme de presse » . Une vie d’entrepreneur avant tout, mais tous azimuts : l’homme possède à la fois la SFA, à l’origine des inénarrables Sanibroyeurs, et des journaux tels que Challenge et Le Nouvel Observateur. C’est sur ce dernier que Sans oublier d’être heureux se penche essentiellement, du rachat en 1964 de France Observateur alors en pleine tourmente financière, jusqu’à l’homme d’aujourd’hui.



La politique, on y entre par conviction, on y reste par ambition.



Les années suivantes, Perdriel découvrira le métier d’homme de presse, son pouvoir alors croissant dans la vie politique du pays. D’une foi inébranlable en son instinct, combatif et souvent visionnaire, il transformera un journal sur le déclin en grand hebdomadaire. Socialiste convaincu, il sera recruté par François Mitterand pour organiser ses campagnes présidentielles, inaugurant alors la collusion dangereuse entre le pouvoir politique et les médias.


La vie de cet homme de 90 ans est fascinante, à beaucoup d’égards elle fait rêver, mais elle est le produit d’une génération et d’une époque, qui aujourd’hui ne connaît plus de destins aussi forts que celui de cet entrepreneur au grand coeur. Un roman qui m’apprend quelque chose, c’est forcément une réussite pour moi, mais c’est en plus un récit dont on ne se lasse pas, bercé par la plume talentueuse de Marie-Dominique Lelièvre. A lire !

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le 8 janv. 2017

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Brice B

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