Je suis tombée par hasard sur ce petit livre sans prétention à la F*A*, et sa couverture ainsi que son titre m'ont attirée.
De plus, j'ai tendance à faire confiance à cette fameuse édition rouge et noire (Acte Sud Noirs/Babel Noir) qui m'a alpaguée avec MILLÉNIUM, et définitivement conquise avec Camilla LACKBERG.


Bref, assez parlé de moi, et entrons dans le vif du sujet.


Déjà, j'aime les romans ayant attrait aux univers virtuels (on a dit, arrête de parler de toi, Ade !).
D'autant que celui-ci aborde (mais n'approfondit pas, dommage), des pistes intéressantes et actuelles : comment ces mondes virtuels peuvent aider à s'échapper d'une réalité trop difficile (ici, un deuil), comment il y est si facile de dériver et d'y devenir "accro", au point d'en oublier sa "première vie", comment les gens que nous y croisons y sont rarement ce que l'on pense qu'ils sont (ou bien, sont-ils au contraire plus vrais ici que dans leur enveloppe sociale "réelle" ?), et enfin, comment l'immunité (qui trouve ses limites ici) offerte par la barrière écran/clavier permet de s'affranchir des codes et carcans sociaux, pour libérer complètement les échanges, affranchis de lieux communs et de codes de bienséance, et pour aller chercher nos moi profonds (enfin, même si parfois, il vaudrait peut-être mieux les laisser au plus profond, justement ?), et comment cela pourrait être exploité en psychologie.
Bref, de bonnes pistes je vous disais, même si en avançant dans le roman, on pourrait regretter que, pour servir la trame narrative, elles soient vite mises de côté (mais je n'en veux pas à l'auteur, c'est un roman policier avant tout).


Je vois que je ne vous ai même pas présenté l'intrigue...
Elle tient dans un mouchoir de poche : Mickael, photographe de scènes de crimes, a perdu sa riche épouse il y a 6 mois et peine à s'en remettre. Sa psy lui conseille de tester le monde virtuel de Second Life (un monde virtuel réalistissimme qui a connu un franc succès en Amérique dans les années 2000 et qui s’essouffle un peu aujourd'hui) pour tester des séances de groupe IG ("in game"), plus efficaces selon elle que celles IRL ("in real life").
Mickael est d'abord récalcitrant (il n'y a forcément que des paumés et des pervers dans ces jeux), mais finit par se prendre au jeu, notamment en s'apercevant que nombre de ses collègues y sont en fait inscrits (mais ne s'en vantent pas IRL !), et en se liant d'amitié amoureuse avec une rencontre virtuelle féminine, Doobie.
Et puis, comme par magie, il peut y lier l'utile à l'agréable, puisque, tiens donc, les meurtres sur lesquels il travaille ont un parallèle étrange avec des évènements ayant eu lieu dans SL...


Monde réel et monde virtuels finissent bien sûr par se mélanger, l'intrigue s'affole, on suspecte, on halète, même si le dénouement est assez rapidement anticipable.


L'écriture est simple mais efficace, les personnages assez intéressants, les scènes virtuelles comme réelles bien retranscrites.


Bref, pas un chef d’œuvre, mais un roman efficace qui m'a fait passer un bon moment et que j'ai été un peu triste de refermer définitivement.


Si je devais le lier à une autre œuvre traitant du sujet virtuel/réel, je vous conseillerais, dans un tout autre registre, mais intéressant aussi, QUAND SOUFFLE LE VENT DU NORD de Daniel Glattauer et sa suite, LA SEPTIÈME VAGUE.

Adelyn
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le 29 sept. 2015

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Adelyn

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