Traité du gouvernement civil, de son vrai nom Le second traité du gouvernement civil, le premier étant un démontage en règle des thèses de Sir Robert Filmer sur l'idée d'une primauté royale absolue et théocratique par un soi-disant lien de parenté entre les Roi et Reines d'Angleterre et Adam (le premier homme).


Texte majeur ayant influencé bon nombre de personnes (par exemple Rousseau) qui est avant tout libéral classique et tourné vers l'idée de pacte social. Il est lui-même influencé par l'Angleterre du XVIIe siècle qui est marquée par 2 révolutions, que Locke vivra.


Bien évidemment sa pensée s'inspire du Léviathan de Hobbes, qui est indissociable de la première révolution anglaise, où l'auteur présentera l'homme comme non pas une créature politique (comme le pense Aristote) mais de passions. Il conceptualisera l'idée d'état de nature et de pacte social, c'est le père du contractualisme.


On pourrait considérer que l'ouvrage de Locke est l'équivalent du Léviathan pour la seconde révolution anglaise. D'ailleurs les 2 ouvrages partagent le destin du pays à cet égard.


Le Léviathan de Hobbes, sorti pendant la première révolution anglaise, prône un contrat social garanti par un monarque despotique et craint, ce qui sera le résultat de la première révolution anglaise avec l'émergence du Lord protector (vous avez dit dictateur?) du tyrannique Cromwell.
Et le Traité du gouvernement civil qui met en avant un contrat social avec un pouvoir législatif et démocratique, fondé sur la confiance, l'équilibre des forces et le consensus. Qui sera garanti par Guillaume III et Marie II en signant la Déclaration des droits de 1689 garantissant liberté fondamentale et le pouvoir du Parlement. La naissance de la démocratie moderne en somme.


Locke ici nous présente, selon lui, comment l'humanité fonctionne et l'origine du pouvoir qui a amené la situation où nous en sommes.


Nous sommes d'abord en état de nature, comme pour Hobbes, qui est un état de guerre perpétuel. Nous entredéchirons pour la survie. Dans cet état nous avons un droit de mort sur tout le monde et pouvons abuser de tout, mais ce droit est réciproque, ainsi nous pouvons être tué et dépouillé à tout moment.


L'état civile, notre état actuel, est quand nous acceptons de renoncer aux droits de nature pour fonder une société qui conféra des droits particuliers sur lesquels nous nous sommes mis d'accord.


C'est là que Locke va commencer à se démarquer de Hobbes.


Pour Hobbes c'est un pouvoir exécutif fort qui met tout le monde dans le rang qui permet d'éviter le chaos. Pour Locke cette situation n'est ni acceptable ni juste. Selon lui la légitimité n'a jamais quitté le peuple et la nécessité que le monarque craigne ses sujets est indispensable (après tout Locke fût l'une des sources qui légitima le II amendement de la constitution américaine, celle qui donne le droit de porter une arme, afin que le peuple puisse toujours avoir l'initiative et s'opposer à un pouvoir despotique injuste, en théorie...)


En effet la source du pouvoir et sa légitimité est le législatif, la création de loi. Car c'est là que les règles se font, auquel le pouvoir central se soumet.


En mettant une partie de nos droits dans le ciment sociétal nous portons tous une partie de la légitimité du pouvoir, ce qui explique pourquoi est-ce que la formation du Parlement par notre consentement (élections par exemples) est la véritable source de pouvoir.
Si le pouvoir exécutif devient despotique et renverse le législatif de 1) il devient de facto législatif aussi. Un dictateur dicte les lois, il remplace le Parlement, mais conceptuellement il y a toujours un pouvoir législatif.
De 2) il entre en état de guerre avec le peuple, ce qui veut donc dire qu'il a les moyens de s'imposer mais qu'il n'en pas le droit car le peuple a droit, de part sa position défensive, de détruire le pouvoir despotique.


Il faut préciser une chose importante ici, contrairement au lumières françaises, comme Voltaire, qui prennent parti pour un "despotisme éclairé", là on considère que le despotisme, par nature ne peut pas être éclairé. Si on éclairé, donc preuve de sagesse, alors la conscience de sa propre limite et donc la limitation de son pouvoir devient évident, ce qui est l'inverse, si j'ose dire, pour les lumières françaises.


Ainsi avec cette petite explication d'une partie de la pensée de l'ouvrage on comprend que Locke, marqué par son temps a à cœur un pouvoir équilibré toujours tourné par le peuple, car les monarques eux-mêmes ne peuvent authentiquement trouver le salue que si ils satisfont leurs sujets. Faisant preuve de beaucoup de pragmatisme, il précise que le peuple souffre plus qu'il ne se rebelle tout en précisant que une activité révolutionnaire constante est forcément destructrice et ne fera jamais le bonheur du peuple, il pense à tout est répond à tout les éléments qui créer, et conserve une société humaine.


Son livre s'attarde à nous précisez le rapport entre les différents pouvoirs ou encore le troisième pouvoir qui pour l'auteur n'est pas le judiciaire mais le fédératif (c'est à dire l'élément, un idéal par exemple, qui à fait que nous avons accepté de nous associer ou créer cette société en particulier).


Bref, une œuvre monumentale (contrairement à cette critique chaotique) qui vous donnera une explication d'une certaine idée de la société.

Pookic
10
Écrit par

Cet utilisateur l'a également mis dans ses coups de cœur.

Créée

le 1 oct. 2021

Critique lue 256 fois

1 j'aime

Pookic

Écrit par

Critique lue 256 fois

1

Du même critique

La Leçon Faust
Pookic
8

La Leçon surréaliste

Pour toute personne amatrice de Jan Švankmajer, le voir reprendre un univers aussi fascinant et riche que celui de Faust et forcément un plaisir. Mais tout d'abord qui est ce Švankmajer? C'est un...

le 25 sept. 2021

2 j'aime

Insecte
Pookic
9

La dernière du maître

Dernier film en date de Jan Svankmajer, et surement le dernier puisqu'il a annoncé que ce serait son dernier long métrage. Le film raconte le tournage du dit film qui met en scène une adaptation de...

le 19 sept. 2022

1 j'aime

Traité du gouvernement civil
Pookic
10

Un classique de la philosophie politique

Traité du gouvernement civil, de son vrai nom Le second traité du gouvernement civil, le premier étant un démontage en règle des thèses de Sir Robert Filmer sur l'idée d'une primauté royale absolue...

le 1 oct. 2021

1 j'aime