Voici trois journaux de voyage en un. Et à l'heure où les voyages sont encore très compliqués, j'ai pris énormément de plaisir à vadrouiller en compagnie de Catherine Cusset. Je ne l'avais jamais lue et, même si depuis j'ai lu plusieurs avis négatifs sur ce dernier, cela ne m'a pas empêchée d'énormément apprécier l'ensemble.


Le premier voyage raconté est un trek au Népal en 2013. Catherine Cusset n'est pas une grande aventurière et, lorsqu'elle apprend que des porteurs peuvent aider à l'ascension, elle ne se le fait pas répéter deux fois. C'est donc "en touriste" qu'elle gravit les sommets, éblouie par des paysages magnifiques, des villages déserts, repue de fatigue et de sensations.


La seconde virée c'est le Costa Rica un an plus tard. Il faut dire qu'elle et sa famille vivent aux Etats-Unis et l'idée était là de ne pas aller trop loin pour éviter décalage horaire et foule de touristes choisissant des destinations telles que Cuba ou le Mexique. Une amie lui parle du Costa Rica et de son cadre verdoyant et c'est ce qui la décide. Mais le voyage tourne rapidement au fiasco. Le coût de la vie est cher, la mer qu'elle aimerait voir est peu voire pas accessible, les touristes sont légions et les tensions dans son couple commence à poindre.


Son voyage en Chine en mars 2019 est là une totale immersion dans un monde à part où Google est bridé, où les dialogues sont sans faux-semblants (comme cette vendeuse de vêtements qui donne son avis sur le vêtement essayé de manière très cash), où l'eau est servie tiède à table, où les gens crachent au sol. Bref, la mentalité est complètement différente et cette fois, Catherine Cusset se sent volontiers dans son élément.


Je ne suis pas assez raffinée pour être japonaise. Mais pragmatique et indisciplinée comme une Chinoise. Je contourne la loi pour faire ce que je veux. (p.108)


Les critiques formulées sur son bouquin s'accordent sur le fait que c'est une touriste du dimanche qui ne cherche pas vraiment à s'intégrer et qui peut avoir un avis très critique (comme ces pauvres Népalais qui sentent globalement tous mauvais) sur les us et coutumes. Je ne pense pas qu'elle cherche la compassion et j'aime justement le fait qu'elle livre ses impressions "à chaud", avec cet esprit affûté qui rend les escapades beaucoup moins lisses que bon nombre de récits de voyage. Je me suis sentie une certaine proximité avec son expérience d'apprentie voyageuse : avide de découvertes mais avec parfois quelques déconvenues. Cela donne tellement envie de faire ses valises que je ne pourrais que vous le conseiller !

Melopee
8
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le 29 juil. 2020

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