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Quelle belle découverte que "Trois siècles d'amour" d'Eva Kavian, publié par la maison d'édition "Le Castor Astral" en 2003. L'écriture est si particulière qu'il semblera que cela n'a rien à voir avec tout ce qui a pu être lu jusque là. C'est une véritable bulle d'air. En effet, la lecture de ce roman fait du bien, car la romancière laisse le lecteur libre de laisser courir son imagination. Elle ne nomme ni les choses ni les personnes. Alors le lecteur est face à deux possibilités : soit il continue à se poser des questions en essayant de deviner ce qu'Eva Kavian veut dire soit il se laisse porter par les mots. Ce livre est à découvrir au plus vite pour son écriture unique, ses personnages inspirants et sa maitrise des émotions.


Une femme part en vacances avec ses enfants. Là-bas, elle y fait des rencontres : une boulangère, le marchand de cigarettes qui lui répond toujours "c'est moi" et qu'elle nomme "Merci merci", un homme qui devient son amant. Mais ce dernier est-il réel ? Ou est-il le fruit de l'imagination de la narratrice ?


Premièrement, Eva Kavian a une écriture unique. Cela apparait dès les premières lignes de ce roman. Ce livre raconte une histoire ordinaire, mais écrite de manière singulière proche de la poésie. Une des singularités est qu'Eva Kavian ne nomme pas les choses. Le lecteur se trouve face à de mystérieux rectangles de couleur. Si certains sont évidents à imaginer, d'autres le sont moins. Les personnages eux-mêmes n'ont pas de nom. Et pourtant ils ont une identité bien marquée. Les lieux ne sont pas nommés. En effet, le lecteur ignore où se déroule l'histoire. Toutes ces interrogations permettent au lecteur de laisser courir son imagination.


Deuxièmement, les personnages sont inspirants. Ils ne sont pas des héros qui accomplissent des exploits, mais des personnes qui pourraient faire partie de notre quotidien, auxquels le lecteur peut facilement s'identifier. Une femme, boulangère, a du chagrin car elle veut avoir des enfants. Voici un extrait de sa tristesse : " La boulangère va mal. C'est écrit sur sa vitrine, avec beaucoup de couleurs. En noir, elle s'excuse et prie son aimable clientèle de bien vouloir ne pas lui en vouloir, mais annonce que la situation est grave."


Troisièmement, Eva Kavian maitrise les émotions. En effet, lorsque le lecteur lit le résumé apéritif, il peut s'attendre à ce que le roman soit triste, froid, dur à lire. Cependant, au fil des pages le lecteur se demande où sont passées ces fameuses pages. Eva Kavian décrit les moments difficiles en douceur. De plus, elle le fait de manière poétique ce qui transforme les faits réels difficiles en bulles d'air.


En conclusion, la lecture de Trois siècles d'amour est très agréable. Elle permet au lecteur d'imaginer lui-même les noms et les lieux où se déroule l'histoire. Au lecteur de choisir s'il désire une lecture singulière et s'il souhaite prendre les mots comme ils viennent, un peu comme une chanson. Voici un petit aperçu de ce qui vous attend si vous voulez lire ce roman : " Le lieu de nos vacances ne ressemble à rien de ce que l'on peut imaginer : un rectangle de terre. Au bout du rectangle de terre, un rectangle bleu avec de l'eau dedans. Dans lequel les enfants du monde plongent tout de suite. Nous, non. "


Lieu d'édition : 33038 Bordeaux
136 pages

ElisePaul
7
Écrit par

Créée

le 14 avr. 2019

Critique lue 118 fois

Elise Paul

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