"Je reste sur la terre. Et toi tu marches dans le soleil". Ainsi se termine le récit de Marc Lambron, écrit à la mort de son frère, en 1995, et qu'il ne publie qu'aujourd'hui. Pourquoi attendre autant ? Parce qu'il n'y avait pas urgence à faire partager une douleur intime que les années, sans l'alléger, lui ont sans doute permis de se muer en un manque moins aigu, quoique sans cesse présent, et il le sera toujours. Tu n'as pas tellement changé, par sa simplicité et l'évocation délicate des rapports, parfois compliqués entre deux frères si différents et pourtant proches, évite toute impudeur et ne sombre dans aucun pathos. Il y a une certaine douceur dans ce texte mêlée à une colère rentrée, celle de voir arraché à soi un frère âgé de 33 ans. Pas une seule fois Lambron n'écrit les mots Sida ou homosexualité. Il décrit la déchéance physique mais lui préfère des souvenirs communs aux deux hommes, depuis l'enfance. Court et d'une élégance délicate et sobre, ce récit procure une émotion vraie sur la plus terrible des choses : la perte d'un être cher.

Cinephile-doux
7
Écrit par

Créée

le 25 avr. 2017

Critique lue 40 fois

Cinéphile doux

Écrit par

Critique lue 40 fois

Du même critique

As Bestas
Cinephile-doux
9

La Galice jusqu'à l'hallali

Et sinon, il en pense quoi, l'office de tourisme galicien de As Bestas, dont l'action se déroule dans un petit village dépeuplé où ont choisi de s'installer un couple de Français qui se sont...

le 27 mai 2022

75 j'aime

4

France
Cinephile-doux
8

Triste et célèbre

Il est quand même drôle qu'un grand nombre des spectateurs de France ne retient du film que sa satire au vitriol (hum) des journalistes télé élevés au rang de stars et des errements des chaînes...

le 25 août 2021

73 j'aime

5

The Power of the Dog
Cinephile-doux
8

Du genre masculin

Enfin un nouveau film de Jane Campion, 12 ans après Bright Star ! La puissance et la subtilité de la réalisatrice néo-zélandaise ne se sont manifestement pas affadies avec Le pouvoir du chien, un...

le 25 sept. 2021

70 j'aime

13