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Paru originellement dans le journal Le Soleil en 1866, ce court roman est publié pour la première fois dans sa version intégrale, c’est-à-dire additionnée des nombreux passages qui avaient été expurgés lors de la parution en feuilleton. Ces passages, qui avaient effrayé le propriétaire du journal, auraient facilement prêté le flan à l’accusation d’anticléricalisme tant il est vrai que Dumas, à travers ce récit, règle quelques comptes avec le parti ultramontain et continue de réclamer l’abolition du pouvoir temporel du pape. Se mettant en scène lui-même dans une narration à tiroirs, il nous entretient du destin héroïque de Mustang, le chien fidèle et dévoué d’un volontaire anglais engagé aux côtés de Garibaldi durant la conquête des Deux-Siciles, qui servit comme espion, éclaireur, parlementaire, aide de camp et sauva même la vie au chef révolutionnaire lors d’un attaque de soldats croates.


Des cas de conscience, il y en a deux dans ce roman : celui de Garibaldi regrettant par la suite de ne pas avoir décerné à ce chien le titre de général ; et celui d’un personnage qui occupera toute la seconde partie, la marquise de Blairey, se demandant si Dieu lui pardonnera d’avoir empoisonné ce même chien, réapparu bien plus tard dans un tout autre environnement. Cette marquise cruelle, dévote instrumentalisant des œuvres de charité pour tenter de s’immiscer dans les affaires privées d’une mystérieuse émigrée anglaise, ne recule devant rien pour arriver à ses fins. « Elle avouait qu’elle se trouvait mal confessée et mal absoute quand elle n’était confessée et aboute que par moi » explique l’abbé Marsolier, qui lui sert de confident mais qu’elle n’apprécie guère. « C’est un chien qui a renversé mes projets prêts à se réaliser, lui avoue-t-elle, qui a arraché une âme à Dieu, un riche héritage au Saint-Père et un triomphe à l’Eglise de Rome sur celle de Londres. » Œuvre mineure de Dumas, Un cas de conscience conjugue avec bonheur drame humain et charge anti-papiste.

David_L_Epée
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le 13 déc. 2018

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