Un goût de cannelle et d'espoir par Kateriná Petrova

Lebkuchen, Brötchen, Pumpernickel et autres succulentes pâtsseries allemandes ...
Une plongée dans l'univers de la guerre au sein d'une famille de pâtissiers allemands patriotes... Elsie est la cadette de la fratrie et entretient une correspondance avec sa soeur Hazel, membre de l'association nazie qui encourage les jeunes femmes à procréer des enfants aryens, de sang pure. Malgré son extrême affection pour sa soeur, Elsie est bien plus modérée dans sa croyance au régime nazi. Joseph, un SS, prend Elsie sous son aile, persuadé qu'elle finira par l'épouser et repart à Dachau où les pires sévices sont endurés par les familles juives déportées.
Un soir, sa route croise celle de Tobias, un enfant juif à la voix cristalline, que les membres du parti nazi font chanter durant leurs soirées dansantes.
Tobias doit retourner au camp de Dachau mais un évènement imprévu va changer le cours des choses et il va passer des mois caché dans un pan du mur de la chambre d'Elsie.


Les parents d'Elsie croient en ce troisième Reich et à une Allemagne victorieuse et ferment les yeux, comme bon nombre d'allemands sur les horreurs perpétuées par les soldats de leur patrie. Personne, mis à part Elsie ne sait que Tobias est caché chez eux. Désillusions, perte de confiance en sa nation, idéologies mises à mal, difficultés à survivre en temps de guerre... Un goût de cannelle et d'espoir n'oublie pas de nous faire réfléchir sans tomber dans le pathos ou dans la dramaturgie. En parallèle, Reba est journaliste dans les années 2000 et doit écrire un article sur les traditions de Noël : son chemin va croiser celui de la famille d'Elsie puisque son article les concernera. C'est là qu'intervient le "bémol" de ce livre selon moi : on suit donc la vie d'Elsie à Garmisch durant les années 40 mais aussi celle de Reba dans les années 2000 et, pour ma part, je me surprenais à tenter d'éviter les passages concernant Reba.. Elle n'est pas attachante et ses "soucis" actuels me paraissaient peu intéressants, empli du vide existentiel d'une génération éternellement insatisfaite. Je suis donc déçue de ne pas avoir eu davantage de pages concernant Elsie et sa famille et trop (à mon goût) contant les "malheurs" de Reba. Cependant leurs destins s'entremêlent finalement pour nous emplir d'une morale satisfaisante, prônant le partage, la vie,le plaisir, la prise de décision, l'importance de la famille et de la remise en question. Ce livre ne se contente pas de nous dresser un portrait des "gentils" ou des méchants" en temps de guerre mais nous conte subtilement les doutes de chacun, quel que soit le parti auquel il appartient , la foi en leur nation, les désillusions de leur vie, la cruauté, la bonté, le sens de leurs propres actions et les conséquences qui en découlent. A découvrir d'urgence donc, car j'ai passé un excellent moment, simplement déçue que ça ait été trop court ;)

Kateriná_Snezan
8

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le 25 mai 2015

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