Ce roman, que l’on sent très autobiographique, raconte un moment clé de la vie de Victor, le narrateur, aujourd’hui professeur d’anglais, quand celui-ci était étudiant en hypokhâgne, dans un prestigieux lycée parisien. Seul dans la capitale, ce jeune provincial timide et sans grand charisme a bien du mal de se faire des amis parmi la société des étudiants. Mais voilà que le suicide d’un de ses camarades, avec lequel il venait tout juste de sympathiser, lui octroie une reconnaissance aussi soudaine qu’inattendue. Marqué par cette mort violente, qu’il vue presque arriver sous ses yeux, Victor va pourtant en tirer un étrange bénéfice. Lui, si transparent, va attirer bizarrement la sympathie des autres et notamment celle d’un certain Paul Rialto, élève ambigu, sûr de lui, et peu commode.


Pour qui a fait un peu d’études, il ne sera pas difficile de se mettre dans la peau de ce Victor qui, après avoir vécu dans le cocon familial durant le primaire et le secondaire, se voit confronté à la dure réalité de l’enseignement supérieur, où l’on ne doit plus que compter sur soi-même pour réussir. Dans ces classes préparatoires plus qu’ailleurs les conditions sont dures et les professeurs son exigeants, voire cassants pour certains. Victor subit de plein fouet cette pression psychologique, cette violence invisible.


Avec ce roman à la fois à la fois sombre et doux, Jean-Philippe Blondel parvient à nous tenir en haleine jusqu’au bout avec ses personnages bienveillants et pour certains assez énigmatiques ; un roman où il est question de solitude, de suicide mais aussi de rapports père-fils (subtilement abordées), de lien familiaux distendus, d’amitiés fugaces et de confusion des sentiments.


Un roman qui, avec sa couverture très réussie, se révèle subtil et bouleversant, et donnera sans doute très envie de s’intéresser à la copieuse bibliographie de cet écrivain par ailleurs professeur d’anglais du côté de Troyes. A retrouver sur hop blog

BenoitRichard
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le 10 avr. 2016

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Ben Ric

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