Les chiens débiles et les paysans au nom duo-syllabique

Annoncée dès les premières pages comme une madeleine de Proust destiné à une hypothétique arrière-petite-fille Anna, « Kolia » Delesalle déploie une myriade de nouvelles vaguement reliés entre elles. On ne cherche pas ici la cohérence ou même l’application, et c’est tant mieux. Véritable reflet de nos mémoires d’enfants parcellaires et diffuses, ce roman est un écho aussi personnel que maîtrisé. On se pique à comparer nos souvenirs d’enfance, à tisser des liens et des analogies douteuses entre les souvenirs de l’auteur et nos propres brides.
Dans un style académique très relâché, à la Vian, Delesalle alterne entre tous les tons de la mélancolie. Bien que son premier roman, Delesalle fait preuve d’une plume rôdé à l’exercice qui s’écoule sans difficultés et avec même les soubresauts nécessaires à conserver l’envie de lire intacte quand le fond des anecdotes se fait plus commun.
Agréable, fin, plus profond qu’il n’y parait, ouvert à son lecteur, ce livre est réussi en tout points.

fDeco
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le 7 juin 2015

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