Une mère est un roman pour passer un réveillon haut en couleur, touchant d’humanité, troublant d’humour. Ce fut pour moi une découverte hors du commun. Roman lu en partenariat avec les éditions du Cherche-Midi.


Un réveillon en famille, auprès d’Une mère exceptionnelle


Barcelone, le 31 décembre. Quelques heures avant le réveillon de la Saint-Sylvestre. Amalia et son fils Fernando s’affairent avant l’arrivée des invités. Amalia, 65 ans, divorcée depuis peu, est enfin parvenue à réaliser l’un de ses rêves, réunir sa famille à l’occasion du dernier dîner de l’année. Sur la table, sept couverts : ceux d’Amalia, de son fils Fernando, de ses deux filles Silvia et Emma, d’Olga, l’amie d’Emma, et enfin de l’oncle Eduardo. Le septième couvert est celui de l’Absent.


La famille, sous toutes ses coutures


La famille est un sujet compliqué, qu’on peut tourner en dérision, prendre avec profondeur, avec joie ou avec tristesse, de plein de façon différentes. Alejandro Paloma prend cette idée, la façonne, et nous livre une histoire profonde, joviale et triste à la fois, pleine d’humour, parfois de dérision, et nous la livre avec humilité, sans artifices, et nous laisse la savourer en toute intimité. C’est ce que j’ai ressenti durant tout le récit.


J’ai eu l’impression d’être le huitième couvert, celui de l’invitée cachée, qui observe, sourit, rit et savoure ce lot de personnalités différentes et pourtant proches. Qui ont tant à se reprocher, et qui s’aime, avec la même ferveur. Grâce à une écriture subtile, l’auteur nous emmène du présent aux souvenirs, nous livre un peu de chacun au point de fermer ce roman, et de se dire qu’on a vécu une soirée avec les personnages, et qu’il est temps d’aller se coucher, avec un sourire aux lèvres, sans regret.


Que d’émotions !


J’ai énormément ris, pour commencer. Je l’ai lu, seule chez moi, et je me surprenais à éclater de rire, ce qui ne m’arrive pas souvent lorsque je lis et que le silence est complet autour de moi. J’ai aussi souris, à de nombreuses reprises. Surtout des discours complètement fou d’Amalia, mais aussi du petit timbre doux d’Emma, des pensées de Fernando, du ton hautain d’Olga ou des folies de leur oncle. Mais j’ai aussi été peinée. Surtout pour Silvia, l’aînée, en qui je me suis pas mal reconnue. J’ai senti les vibrations de sa colère, de sa tristesse, et mes larmes ont presque coulé avec les siennes. J’ai ressenti. C’est la clé de ce roman, l’émotion, on lit et on sent, au fond de nous, chaque corde sur laquelle tire l’auteur avec ses mots. C’est de la magie.
Une belle leçon de vie


C’est également une belle histoire familiale, mais aussi philosophique. Il y a tant de tendresse dans les propos de l’auteur que j’ai eu l’impression qu’il s’adressait directement à moi. Qu’il s’adressait à son lectorat, en nous poussant à vivre. J’avais l’impression qu’Amalia m’entourait de ses bras du début à la fin, en me chuchotant “Sors, mon enfant, et va vivre ta vie, avec joie et avec peine, mais vis”. Je me suis tellement attachée à cette famille, que je peine à la quitter, je voudrais que ça dure encore un peu, comme Amalia lorsqu’elle ferme la porte sur les derniers, et pourtant, il faut bien avancer.


Alejandro Palomas nous livre une montagne de mots merveilleux . Ils nous intègrent dans cette famille un peu folle, mais terriblement touchante. On est comme un invité à table, qui ne peut qu’être ému devant tant d’amour. C’est un coup de cœur, ses mots ont su traverser ma carapace et venir me troubler.


Signé : Pepparshoes


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le 3 janv. 2018

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