Ainsi parlait Zarathoustra parait comme un livre religieux tant il tutoie, tant il montre, tant il vise à offrir une conception du monde dans lequel on vit. Mais là où il diffère, c'est dans l'intérêt que porte l'auteur. En effet, tout le récit permet de servir un mode de pensée et non pas une morale ou une idéologie. C'est d'ailleurs cette même mode de pensée qui va s'intéresser à la morale elle-même. Parce qu'on la bien compris, dans ce récit, Nietzsche veut répondre à cette notion de moralité autrefois religieuse mais bien plus largement sociétale aujourd'hui.
Et c'est là tout l'intérêt de ce livre, la remise en perspective de la morale.
Pour rentrer plus précisément dans le récit, Nietzsche utilise par le biais de son personnage "Zarathoustra" à inviter le lecteur de prendre conscience de son potentiel individuel.
Zarathoustra explique que l'affirmation de soi est légitime pour avoir un sentiment d'accomplissement et de liberté afin d'accéder au véritable bonheur. C'est à ce moment là qu'il va faire confronter la notion de morale (synonyme pour Nietzsche de doctrine collectiviste) à l'individualisation. En se plaçant dans ce processus psychologique d'affirmation qu'il décrit comme une nature de "volonté de puissance", il visualise la morale comme un freinage. La morale serai dans un intérêt sociétal, autrement dit de "vivre ensemble", ou la conception naturelle de "loi du plus fort" ne serait plus adaptée. Il en déduit que la morale à une certaine valeur, mais que ce n'est qu'une question de point de vue.
Dans Ainsi parlait Zarathoustra, la conscience de soi prime sur l'aliénation à une communauté. Nietzsche prône la société de l'individu.