Amour, prozac et autres curiosités par BibliOrnitho
Je ne partage pas les éloges que j'ai souvent rencontrés au sujet de ce livre.
On suit au fil des 26 chapitres de ce roman, la déprime des trois sœurs Gaena. L'aînée (Ana) se morfond dans son rôle de femme et mère modèle. Rosa, la seconde, ne vit que pour son travail et bosse 14 heures par jours, sacrifiant sa vie privée. Cristina, la petite dernière s'adonne au sexe et à l'ecstasy. Sans retenue. Trois écorchées de la vie qui n'en finissent pas d'étaler leur mal-être. Le discours est souvent très cru. Très explicite : tant que ce livre est à réserver (à mon sens) aux amateurs du genre dont je ne fais décidément pas partie.
Les histoires des trois sœurs m'ont dérangé, m'ont ennuyé : elles nous ont rabâché qu'elles n'allaient pas bien. Mais aucune n'entrevoit (ni ne semble chercher) de solutions. Il nous faut attendre les toutes dernières pages pour que Rosa, la plus brillante, distingue une lueur au bout de ce trop long tunnel. Pour moi, les trois sœurs sont caricaturales : trois sœurs et autant de catégories (la bonne mère de famille, aimable, fidèle et respectée ; la boulimique de travail, la working-girl qui a pris son destin à bras le corps, celle qui en veut, l'archétype de la femme moderne en tailleur, propre sur elle ; et la paumée, camée abrutie de musique techno ne refusant jamais d'écarter les jambes).
Une désillusion. D'autant plus forte qu'elle était inattendue tant les commentaires que j'avais lu étaient bons et me permettaient d'augurer d'une bonne lecture.