Un des grands classiques de Zola et onzième volume des Rougon-Macquart (ça y est j'ai lu plus de la moitié du cycle !), cauchemar des lycéens devant analyser les textes des grands auteurs, "Au bonheur des dames" est un bonheur de lecture indéniable. Avant d'être analysé, un livre doit être ressenti et je comprends tout à fait les jeunes à qui on "impose" une étude de texte rébarbative devant décelée les mécanismes infiniment subtils de l'écriture de la langue française.J'ai envie de leur dire :"lisez avec votre cœur et la tête suivra". Car en réalité le but de l'auteur n'est pas de nous montrer une technique, mais de nous faire passer un message, de nous faire ressentir quelque chose.En ça Zola dresse une fois de plus une toile sociale magistrale dans ce livre qui relate l'essor des nouveaux grands magasins dans le Paris en pleine reconstruction haussmanienne.


On retrouve le protagoniste principal du précédent volume de la saga "Pot-Bouille" dans le personnage d'Octave Mouret à la tête d'un empire commercial qu'est le Bonheur des Dames.Derrière le dédale descriptif de l'immensité des rayonnages qui nous dresse un magasin colossal tel un navire de guerre, l'auteur livre de nouveau cette analyse sociale et humaine si réaliste au travers des différents personnages, qu'ils soient honorables ou méprisables. Ces personnages nous reflètent, c'est notre nature que nous lisons.


Zola relatait en 1883 les prémices d'une nouvelle forme de commerce que notre société actuelle a amplifié où la consommation est reine, où les gros mangent les petits, exploitant nos pseudos désirs d'acheteurs pour s'enrichir.Alors on peut dire que le dix-neuvième siècle c'est du passé, certes mais finalement on reste les mêmes, il n'y a que les outils qui changent.

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le 8 mai 2018

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Jay Bee

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