Il faudra que j'en fasse une deuxième lecture, un jour. D'abord à cause des notes de l'édition critique que j'ai lue. Enfin, critique... Ces notes ont sapé ma lecture dans le sens où parfois j'allais chercher une indication (X pieds ça fait combien de centimètres ?) ça ok mais parfois il y avait des appels de note sur des mots tout simples alors j'allais voir et c'était limite de la paraphrase, souvent le commentaire me paraissait professoral et réduisait l'analyse à faire le parallèle entre Marlow et Conrad. Je veux bien croire qu'il y ait des éléments autobiographiques et que ça en soit même la base mais on est malgré tout dans une fiction et narrateur et auteur ne se confondent pas, diable ! A la limite j'aurais préféré une petite bio quelque part plutôt que ce... truc. Bref il faut également que j'en fasse une 2e lecture parce que j'ai eu beaucoup de mal à démarrer, à cause du vocabulaire maritime qui émaille le premier paragraphe et duquel je ne suis pas familière. Mais au bout d'une énième tentative, j'ai réussi à dépasser les premières pages et à entrer dans le conte de Marlow mais parfois la concentration m'a fait défaut.


Or c'est un livre assez exigeant : concentré, touffu, puissant, épais dans le sens où l'économie de mots, de descriptions, de repères (pendant longtemps avant le départ j'ai cru qu'il allait partir pour le fleuve Amazone, je n'avais pas compris x) - oui je ne lis pas beaucoup les résumés avant de commencer un livre) oblige le lecteur a être attentif à tout pour se construire une image mentale. Et quelle image sombre et accablante Marlow parvient à insuffler ! Une atmosphère lourde, assez désespérée, avec ces hommes coincés entre un soleil blanc, sans répit, et une forêt impénétrable, inconnue et peuplée de menaces. Je trouve certaines ellipses un peu surprenantes (mais peut-être que dans mon édition elles n'étaient pas marquées comme à l'origine par des sauts de paragraphe ? va savoir) et peut-être un peu maladroites, quant à la misogynie je ne vais pas m'attarder dessus, c'est juste... soupir, mais pour le reste c'est une plongée réussie dans une époque très particulière mais avec des échos beaucoup plus universels qui n'ont d'autre frontière que le partage avec autrui (ainsi en est-il des contes).


En conclusion, oui, je pense que ce texte mérite une deuxième lecture, peut-être un peu plus attentive aux détails et au texte sous-jacent que la première qui a permis de dégrossir l'histoire. A voir !

JulieToral
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le 19 juil. 2016

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