"You must come with me, loving me, to death..."
"...or else hate me and still come with me. And hating me through death and after. There is no such word as indifference in my apathetic nature."
Carmilla, c'est l'époque où il suffisait d'écrire "Il était une fois... un vampire !" pour faire peur aux gens.
Et à regarder le synopsis du livre, cela se confirme : Laura, une gamine rongée d'ennui dans son château avec pour seule compagnie son père et ses gouvernantes, voit en l'arrivée accidentelle d'une étrange et belle jeune femme, Carmilla, une occasion de retrouver le sourire et d'occuper ses journées. Néanmoins, tandis que les deux filles se rapprochent (jusqu'au quasi érotisme), elle commence à faire d'étranges rêves et tombe malade. Carmilla, de son côté, alterne entre des qualités de conversation et de charme évidentes, et des speechs complètement foldingues sur la mort et l'amour. Mmh, mais quel mystère entoure donc cette fameuse Carmilla ?
La plus grande erreur à faire, à mon avis, en lisant Carmilla, serait de ne pas replacer l'ouvrage dans son contexte. Le style est bien évidemment daté mais ça se lit vite et bien, c'est relativement court, et les thématiques du vampire, bien que classiques (puisqu'il s'agit d'un des premiers livres sur eux), séduisent facilement.
Le vampire est ici à son état de grâce, entre prédateur et séducteur, sensuel et terrible, complètement démoniaque mais de plus en plus amoureux de sa proie lorsque celle-ci glisse lentement vers la mort. Carmilla est manipulatrice, folle, damnée aux yeux de Dieu, en face d'une Laura naïve, impuissante et innocente face au monstre impie qui la visite chaque nuit. On ne s'étonnera donc pas qu'un certain Bram Stoker trouvera en ce récit l'une des principales sources d'inspiration d'un ouvrage bien connu à ce jour. A cet égard, les parallèles, ne serait-ce qu'au niveau des personnages ou de l'intrigue, ne manquent pas.