A feu et à sang

A feu et à sang :

Charlie fait partie des pépites considérée comme mineures, voir carrément oubliées de Stephen King et qu'il est impératif de redécouvrir et de réhabiliter.

A relire ce roman aujourd'hui, il est frappant de se rendre compte qu'il est le prequel parfait de The Institute du même auteur (Agence gouvernementale spécialisée dans les expériences de personnes "douées"). Alors que ce dernier souffre des tics devenues propres à la dernière partie de carrière de King (intrigue boursouflée, passages à vide, longs paragraphes bavards et redondants..), Charlie jouit d'une certaine fraicheur et d'une insouciance qui caractérisent la période faste de l'auteur durant les années 80.

Charlie se démarque des autres romans de l'auteur par son côté extrêmement paranoïaque et très critique, virulent même, envers le gouvernement sans avoir la balourdise du discours con-con de The Tommyknockers (en revanche, les deux partagent l'impression d'être écrits sous influence).

Le roman baigne d'une ambiance poisseuse et un désespoir constant du début à la fin qui m'avaient rebuté à la première lecture du livre durant mon adolescence, mais qui prennent tout leur sens avec le temps. Charlie est un personnage Kingien par excellence : Fruit d'une cellule familiale éclatée, malmenée par la vie, qui portera en elle la malédiction de son don jusqu'à la fin. Comme toujours, son parcours sera jalonné de cadavres, de trahisons, de vengeance jusqu'à l'acceptation au prix de nombreux sacrifices. Le roman recèles on lot de scènes mémorables en plus d'un méchant pervers et retors.

A découvre et redécouvrir d'urgence.