Je salue un représentant du politiquement incorrect :

Origines :

Berlin-Ouest, 20 novembre 1971, dans la salle polyvalente, la Deutschlandhalle.


Klaus Kinski doit jouer dans son nouveau spectacle, ‘’Jusus Christus Erlöser’’, une pièce qu’il a écrit avec Peter Geyer, dont le sujet est le Nouveau testament.


Malgré que la salle compte environs entre 3000 et 5000 spectateurs, la tension est déjà présente, à cause des libertés sur le Christ.


Quelques spectateurs sont monté sur scène pour perturber Klaus Kinski, celui-ci se met très rapidement en colère et quitte la scène.


Au bout d’un moment, Kinski fini par se calmer et revient à son spectacle, mais la salle compte maintenant, une centaine de spectateurs.


Son spectacle est un échec commercial et il ne supporte plus sa carrière d’acteur.


Quatre ans plus tard, il va se servir de cet échec pour écrire sa biographie, un livre nommé ‘’Ich bin so wild nach deinem Erdbeermund’’ titre allemand inspiré d’un poème de Villon.


Et un an plus tard, son livre sort en France, sous le titre ‘’Crever pour vivre’’.


Critique :

Dans la langue française, jouer la comédie est une expression qui possède trois sens précis.

Le premier est au sens propre, c’est exercer la profession de comédien, jouer ou interpréter un rôle au théâtre ou au cinéma.


Le second est par extension, faire des actions plaisantes pour exciter à rire.


Et le troisième est au sens péjoratif, faire semblant ou feindre.


On peut insérer ces trois sens dans le livre de Klaus Kinski, suivant notre lecture de sa biographie et les recherches et les analyses sur cet acteur.


Sa biographie est composée d’une introduction et de 3 parties sans chapitres et en 382 pages (édition 1982).


Dans l’introduction, Kinski raconte les événements désastreux de son spectacle ‘’Jusus Christus Erlöser’’, de son contrat qui aurait dû lui apporter 1 millions de Marks, mais qui l’a déchiré et de sa rencontre avec une gitane qui a eu une aventure et qui s’est servie de ses phrases à elle, pour expliquer la différence entre le spectacle et la vie réelle.


Dans notre tribu, deux hommes se sont battus au couteau. L’un a tué l’autre. J’ai vu la mort. Je l’ai touché. Il était vraiment mort. L’autre était vivant.

Et ses phrases sont aussi la raison de son mépris pour le théâtre et le cinéma.

La première partie se concentre sur la jeunesse de Klaus Kinski, dont son récit va déranger le lecteur et ainsi à des membres de sa famille.


Il décrit cette partie de sa vie en Allemagne, d’une façon misérable, avec son père qui est au chômage, sa mère qui a dû coucher pour obtenir un travail et ses 2 frères Arme, Achim et sa sœur Inge, qui ne leur donne pas trop, une place importante dans sa vie.


Parfois ils sont à la rue et souvent, ils sont dans des appartements sales dont l’odeur est dérangeante et que les propriétaires et les voisins sont sans cœurs et sans pitiés.


C’est une famille qui n’a pas de religion, qui vit avec les rats, les cafards, les vers, les mouches vertes et les punaises, qui doit se laver à la fontaine, qui a un salaire de gagne misère, qui a souvent faim et qui est obligé de voler pour se nourrir.


A l’âge de 5 ans, il fait comme son père, il vole une tablette de chocolat pour nourrir sa famille, ce qui lui fera nommer le kangourou et comme son père, il travaillera dur pour gagner une poigné de Pfennigs.


C’est un gosse qui ne supporte pas de vivre dans un foyer avec des bonnes sœurs et malgré sa propre misère, il aime son père et sa mère.


Cela dit, l’amour qui possède pour sa famille, va lui conduire vers un amour incestueux.

Il découvre très tôt, la sexualité de ses parents et à ses 12 ans, il couche avec sa sœur Inge.


Ses situations dérangeantes et même humiliantes sont pris sur un ton normal, voire même vulgaire, ce qui créé un côté comique à certains moments et qui ne plaira pas à ses proches et diront des années plus tard, qu’il y a eu exagération sur des faits.


Avec ces détails, on pourrait penser que Klaus Kinski joue la comédie dans cette première partie, pour avoir de l’intérêt sur sa vie misérable, pour attirer l’attention du lecteur sur la sexualité et pour faire rire aux moments où on ne devrait pas rigoler.


La seconde partie qui est la plus longue, elle se passe pendant la Seconde Guerre Mondiale, jusqu’à la fin des années 1960.


Il a 16 ans, sa réputation et ses relations au lycée ne sont pas très bonnes et son renvoie le forcera à intégrer la Wehrmacht.


Cette guerre ne le passionne pas du tout, sa désertion lui conduira à des moments très pénibles, à des rencontres comiques avec des homosexuels et même à frôler la mort.


Après la fin de la guerre, Klaus Kinski rendre chez lui à Berlin, mais ses parents sont décédés, ses frères et sa sœur vivent ailleurs et la misère le reprend.


Mais, rien ne lui empêchera de faire du théâtre et d’avoir de la luxure avec des femmes, des hommes et même des enfants dont les détails sont bien détaillés dans son livre.


Malgré que son métier de comédien ne lui plaise pas, sa carrière commence avec des petits rôles et va même se travestir en femme pour jouer un personnage.


Il veut apprendre lui-même le théâtre et la littérature, parce que l’enseignement qu’il reçoit, ne sont pas le résultat de ses attentes et il le fait savoir avec ses phrases.


Comment ces gens-là pourraient-ils m’enseigner le comment et le pourquoi du rire et des larmes ? Ce qu’est la souffrance, le désespoir ? Ce qu’est la haine, ce qu’est l’amour ? L’ardeur, la plénitude ? C’est moi et moi seul qui trouvera un jour la meilleure forme d’expression.

Il n’a pas besoin de souffleur, il arrive à mémoriser un texte par cœur, pour lui, les mots se forme au fil de l’action.


Cela dit, ses crises de colère vont avoir un impact sur les costumes, les décors et aussi sur ses contrats de théâtre.


Dans sa vie personnelle, il fait la connaissance de sa première femme Linda et auront une seule fille, Pola.


Seulement, la fidélité n’est pas dans la nature de Klaus Kinski, il va avoir encore des relations adultères avec des femmes mariées ou pas.


Sa période de mariage va lui conduire vers un internement, à vagabonder en France et lui faire un peu dégouter son côté étalon.


Son divorce le fera mal au cœur et sortira une phrase qu’il utilisera pour son dernier livre, j’ai besoin d’amour.


Un amour qu’il a tentante à fusionner avec le désir sexuel et qui va continuer à en prendre encore plus avec autrui.


A partir de ce point-là, sa carrière au cinéma commence avec des petits rôles.


Il débute avec des films allemand et autrichiens comme ‘’Des enfants, des mères et un général’’, ‘’Sarajevo’’ et ‘’Hanussen’’, puis son film américain qui le fera connaitre davantage ‘’Le Docteur Jivago’’ et enfin, dans des films produits par l’Italie comme ‘’Et pour quelques dollars de plus’’ et ‘’Deux Salopards en enfer’’.


Il trouve enfin le confort et même la célébrité, mais son métier au cinéma ne plaît pas pour autant.


Le cinéma est un prétexte pour gagner de l’agent facilement et refusera de jouer dans une quarantaine de films, dont des réalisateurs connus comme Federico Fellini, lui ont proposé.

Mais le cinéma italien lui proposera de jouer dans une trentaine de films par semaines.

Et il fera exprès de jouer dans des séries B et Z, dont sa phrase est la révélation sur ses choix de sa filmographie.


Même si j’étais payé comme jamais un acteur de théâtre ne l’a été, je préférerais tourner le navet le plus minable que de mettre les pieds dans votre cimetière !

Il fait le tour du monde pour jouer des rôles, fait des rencontres avec des célébrités et des gens lambdas, achète des voitures et organise des projets personnels.


Il s’est marié avec Gitta et ont eu une seule fille, Aglaïcia, mais comme d’habitude, la relation amoureuse ne dura pas.


Il est toujours aussi infidèle, malgré qu’il aime sa femme et ses rencontres avec des drogués ne vont pas arranger les choses.


Si la première partie avait des moments à la fois dérangeants et comiques, Klaus Kinski n’hésite pas à en rajouter une couche dans sa seconde partie et d’une façon plus provocante.


Il osait détailler ses relations sexuelles avec des très jeunes filles, avec des musulmanes du Maroc et du Pakistan et des MST qu’il a attrapées.


Et la partie où il joue la comédie au théâtre et au cinéma, donne des informations sur les contrats qu’il a refusés, de ses relations culturels avec les gens ou encore, de son accident de cheval dans un western, qui a failli stopper sa carrière.


Dans la troisième et dernière partie, Klaus Kinski raconte l’histoire de Minhoï, sa dernière femme, une vietnamienne dont la beauté l’a attiré et sa consommation de drogues à elle, ne le dérange pas.


Elle sera présente au spectacle de ‘’Jusus Christus Erlöser’’, malgré que son allemand n’est pas bon.


Et Kinski termine son récit avec son voyage au Pérou, pour le tournage de ‘’Aguirre, la colère de Dieur’’.


Cette dernière partie est assez courte, mais elle possède moins de détails dérangeants et elle se fini avec une fin heureuse, ce qui est bien venue de la part de Klause Kinski, l’acteur le plus politiquement incorrect de son époque.


Verdict :

Que peut-on retenir de la biographie de Klaus Kinski ?


Quand on ne connait pas très bien la personnalité de cet homme et quand on est en plus soumis au politiquement correct, notre esprit critique se limite et on résume Klaus Kinski sous 4 formes : ‘’Homme mal élevé’’ pour sa vulgarité, ‘’Pervers sexuel’’ pour sa luxure, ‘’Malade mental’’ pour ses crises de colère et ‘’Salaud de première’’ pour son comportement envers autrui.


En termes plus simples, c’est un monstre à éviter.


Mais, en lisant son livre, je définirais Klaus Kinski comme un mauvais garçon (bad boy) qui ne cache pas ses secrets les plus perturbants, qui a un langage assez vulgaire, mais qui dégage une créativité narratif et qui montre une certaine sympathie, malgré ses déviances.


C’est un homme qui joue la comédie sur les 3 tableaux.


Il joue la comédie comme comédien de théâtre et de cinéma, il joue la comédie pour nous faire rire à ses situations et il joue la comédie pour attirer l’attention.


Le mépris est probablement, son plus gros point faible, il veut qu’on le regarde, qu’on l’écoute, qu’on l’aime et qu’on le haïsse.


Malgré un vocabulaire vulgaire et même raciste, il y a une certaine humanité dans son cœur et il le décrit avec la relation de ses parents, de ses enfants, de ses ex-femmes et de ses amis gitans et homosexuels.


Et avec ses aventures, il a couché avec des femmes et des hommes de cultures et d’origines différentes, donc, il ne fait pas de discriminations.


Naturellement, on peut le condamner pour son manque de fidélité quand il était marié et surtout, pour ses rapports sexuels avec les mineurs.


Il n’a pas pratiqué de viols sur des mineurs, mais il y a eu infraction et même s’il donne un ton comique sur les détails, ça reste dérangeant quand même.


Au final, Klaus Kinski appartient au politiquement incorrect et c’est grâce à ça qui montre de la créativité et de l’intérêt sur sa personnalité.


Et que le politiquement incorrect semble apporter de la créativité et on peut le trouver chez des célébrités de cinéma.


Prenons les œuvres de Michael Haneke pour son côté malsain humain, prenons Christophe Honoré et Gaspar Noé pour leur côté malsain sexuel, prenons Nicolas Winding Refn pour sa violence gratuite et prenons même des comédies françaises qui respirent très bien le politiquement incorrect comme ‘’Les 3 frères’’ et ‘’Le père Noël est une ordure’’.


Même dans la littérature, on le trouve avec les romans de Virginie Despentes et de Charles Bukowski.


Et avec tous ces œuvres, on se rend compte que le politiquement incorrect n’est pas un mal en soit, mais une liberté créative qui amuse et qui dérange.


Et que le politiquement correct est une aberration politique et qui nuit à la créativité.

On y trouve des gens soumis au politiquement correct et qui sont devenus très médiocres.


Licarion Rock qui était amusant avant et qui devenu super lourd avec sa morale d’esclave ou encore, J.K. Rowling qui a écrit des livres divertissants et qui devenue très sotte.


Mais, je crois que le pire que j’ai vu, c’est Christiane Taubira qui est pour moi, la reine du politiquement correct, la lumière parmi les lumières.


Déjà que cette femme est dépourvue de beauté, de charisme et de look, mais si en plus de ça, elle se soumet au politiquement correct par idéologie, alors sa personnalité donne les pires nausées de l’humanité, il suffit de lire son livre ‘’Nous habitons la Terre’’.


Après, je ne dis pas que le politiquement incorrect soit une solution pour être créatif, parce que la médiocrité peut se trouver aussi chez des gens qui se conforme à cette politique comme Cortex, Morsay, Djamel Bensalah, Uwe Boll ou Mickael J.


Et si on jette un coup d’œil à la filmographe de Klaus Kinski, des mauvais films sont présents dans son C.V. et du coup, son politiquement incorrect ne donne pas une bonne qualité à ses séries B et Z et pire encore, certains échecs commerciaux sont en partie, responsables de son politiquement incorrect, même s’il y a bonne qualité dans des œuvres.


Bref, qu’on apprécie ou pas cet acteur et ses manières, sa personnalité a attiré l’attention chez des spectateurs, l’échec de son spectacle ‘’Jusus Christus Erlöser’’ n’a pas été le commencement de la fin de sa carrière, mais un nouveau départ et sa rencontre avec Werner Herzog va enrichir son parcours, pour le meilleur et pour le pire.

Sachadu54
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le 19 mars 2023

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