Il me semble judicieux de parler de ce livre en suivant deux positions différentes. D'abord, celle que j'avais lorsque j'ai lu ce tome 1 de La quête d'Ewilan pour la première fois alors que je n'avais que 10ans (au passage c'est mon âme d'enfant qui note la totalité des ouvrages de Bottero alors pour ceux qui trouve que j'exagère un poil je tiens à dire que, oui, ma note est tout sauf objective). Ensuite, celle que je défends aujourd'hui après avoir relus une énième fois cette œuvre (je vais essayer de ne pas sombrer dans l'apologie).

Revenons donc quelques années en arrière, jusqu'au jour où j'ai découvert le monde merveilleux de Pierre Bottero pour la première fois. A l'époque, j'étais tout simplement possédé, il m'était impossible d'arrêter de lire tellement le monde crée par l'auteur me paraissait merveilleux. Car oui, ce qu'il faut avant tout retenir de ce livre c'est la richesse du monde qui se développe au fil des pages. Qui n'a pas rêvé de se retrouver dans un univers parallèle en tombant de son lit et de partir explorer la Gwendalavir, de faire halte chez le bon vieux maître Duom pour tester ses capacités de dessinateur ou encore de suivre un entraînement d'Edwin. C'est d'ailleurs le charme de la troupe qui va entourer Camille/Ewilan qui fait la force de ce récit. On a ici une belle illustration d'amitié pure et simple entre des personnages qui sont particulièrement solidaires et attachants.

Bien, il est temps de revenir à la réalité, malgré le fait que la lecture soit aussi fluide que les eaux pures du Pollimage, le rythme du récit est parfois faussé par les nombreuses descriptions de la Gwendalavir qui sont pourtant nécessaires pour que l'auteur puisse étendre son univers et nous le faire découvrir. Ce premier tome se doit de présenter un monde parallèle à ses lecteurs afin de donner envie à ses derniers de lire la suite. En effet, la description que Bottero nous fait de la Gwendalavir est telle qu'il semble bien mieux le maîtriser que son propre univers qu'est la Terre au point que (c'est mon cas) le lecteur en vienne à ne pas apprécier les passages qui se déroulent sur Terre et n'attends qu'une seule chose c'est un nouveau pas sur le côté (bien que la scène de la rencontre avec Paul Verran est particulièrement touchante). Cette impression est dû au fait que l'ambiance des deux mondes est entièrement différente, d'un côté nous avons une quête épique qui se déroule dans un esprit de franche camaraderie naissant naturellement entre de parfaits inconnus alors que de l'autre on trouve des personnages méprisables tels que les Duciels où encore la famille de Salim qui ne lui porte aucune once d'intérêt. L'effet sur le lecteur est que celui-ci est finalement aussi peu à l'aise dans le monde réel que Camille et Salim.
Pour continuer sur la question des personnages je dirai que malgré le fait que la personnalité des protagoniste est quelque peu « clichée » (un colosse au grand cœur, un vieillard grincheux, un maître d'arme froid et une beauté fatale...). Aujourd'hui je trouve d'ailleurs amusant que Camille s'entoure finalement d'une team idéale pour venir à bout du plus coriace des donjons tiré de World Of Warcraft ! Mais je m'égare. Un point qui ma particulièrement dérangé lors de ma relecture est le fait que le caractère sympathique des personnages est totalement absent de l’héroïne. C'est vrai quoi ! Combien de fois j'aurai voulu pouvoir me retrouver face à Camille et lui coller un bonne paire de claque. Malgré son sens inné du devoir, c'est une invivable mademoiselle-je-sais-tout qui ne cesse de passer ses nerfs sur un des personnages les plus attachants du roman, à savoir Salim. De ce fait il peut sembler maladroit de la part de Bottero de développer son personnage principal de manière à le rendre insupportable, cependant je pense que s'il ne semble pas parfaitement maîtriser son héroïne c'est justement lié au fait que Camille est fortement entêtée et incontrôlable. Cet aspect de sa personnalité est tout de même moins présent au fur et à mesure que le personnage lui même grandit et gagne en maturité, bien qu'il conserve toujours un caractère bien trempé. Je ne vais pas continuer d'accabler la pauvre petite qui, il ne faut pas l'oublier, porte le sort d'un monde entier sur ses épaules.

Avant tout un livre dédié à la jeunesse, La quête d'Ewilan, D'un monde à l'autre est une lecture que je conseille à tous les jeunes en manque d'aventure et de mondes imaginaires. Le livre reste, et restera pour moi un éternel coup de cœur tout comme l'ensemble des œuvres de Pierre Bottero qui m'ont accompagné toute mon enfance. Malgré ses imperfections ce roman est pour moi un très bon ouvrage qui rempli tout à fait sa mission d'introduire le monde fantastique qu'est la Gwendalavir et de commencer une saga (un chef-d'oeuvre même) de laquelle on ne peut plus se détacher une fois plongé dans ses pages.
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le 12 févr. 2015

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