Dans la forêt
7.8
Dans la forêt

livre de Jean Hegland (1996)

Lundi 15:34, je viens de finir Dans la Forêt, je suis colère.


Depuis que j'ai attaqué la deuxième partie du roman, ma fureur ne fait qu'enfler.
La première partie est plutôt "classique" et se lit sans anicroches, les deux sœurs grandissent en symbiose à l'écart (déjà) de la civilisation, et chacune trouve son petit monde que ce soit dans la danse ou les études. La mère meurt, le père et le monde suivent.
[Note personnelle à moi-même et aux lecteurs post 2020, on a un étrange sentiment en ayant vécu le confinement à la lecture de ce début de roman.]


C'est là que le livre meurt aussi :




  • l'inceste entre les deux sœurs qui est plus ou moins présenté comme un lien de sororité entre elles après le viol de la plus jeune, imbriqué dans la globalité de l'idée générale : le retour à l'animalité, à la Nature -- un cocktail ultra malsain.


  • que peut-on dire de cette histoire de non-avortement ? Le mieux est encore de replacer la citation :



    Citation





[…] Comment ce bébé pourrait-il être le mien ?
- Qu'est-ce que tu veux dire ?
- Sa vie lui appartient, a-t-elle répondu triomphalement.




  • la constante question de la nourriture qui est tout à fait normale étant donné le contexte, on va ressortir notre pyramide erronée de Maslow, mais la finalité du livre c'est qu'elles décident d'abandonner la civilisation pour ne plus penser qu'à boire/dormir/manger, en effet elles brûlent la maison, décident d'emmener un livre par personne en sachant par avance qu'il va pourrir et/ou servir de moyen d'allumer un feu, mais plus encore la narratrice (la grande sœur) sous-entend qu'elle va arrêter d'écrire son histoire et brûler son cahier un jour ou l'autre.


  • et enfin ce que relève chatlala dans sa critique de 2018 comme "phrases de Miss France" et tout à fait juste et vient nous détacher de la lecture, on ne doit pas confondre narrateur et auteur je sais je sais, mais tout de même ! Je vous remets les pépites et la critique de chatlala pour les curieux.






Citation
"Je n'ai jamais vraiment su combien nous consommions. C'est comme si nous ne sommes tous qu'un ventre affamé, comme si l'être humain n'est qu'un paquet de besoin qui épuisent le monde."




"Pas étonnant qu'il y ait des guerres, que la terre et l'air soit pollués. Pas étonnant que l'économie se soit effondrée s'il nous en faut autant à Eva et à moi pour rester tout bonnement en vie."
www.senscritique.com/livre/Dans_la_foret/critique/175738442


Pour faire dans l'exagération comme Mrs Hegland, si vous êtes Joaquin Phoenix et vegan, alors vous allez adorer !

marinemh
5
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le 21 sept. 2020

Critique lue 225 fois

2 j'aime

marinemh

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