Critique juste de l'Occident et son capitalisme qui se dit "progrès". L'écrivain développe son discours dans un monde d'après guerre pour rappeler que les vainqueurs d'aujourd'hui sont encore et toujours les bourreaux d'hier et de demain. Il décortique le mensonge colonialiste qui ferait croire en une civilisation plus avancée et légitime que le reste du monde : celle de l'homme blanc. L'Europe est arrivée à pondre Hitler, les États Unis à exterminer des peuples, ces maux ne sont pas ceux des peuples colonisés mais bien ceux de la bourgeoisie blanche qui a envoyée ses capitaines d'industrie, ses moines et ses soldats sanguinaires à travers l'Asie, l'Océanie, l'Afrique et l'Amérique. Elle en a aussi payé le prix fort lors de la seconde guerre mondiale mais a également oublié qu'Hitler est le produit du capitalisme ravageur et de sa soif de sang. L'écrivain compare les discours des différents détracteurs de la pensée colonialiste à ceux du nazisme. Rien n'est arrivé par hasard. Au final, les Chateaubriand et Caillois développent les mêmes arguments (dénués de toute raison) scientifiques, onthologiques et mystiques pour justifier le colonialisme. Noirs, Juifs, Amérindiens, Vietnamiens, Algériens, Malgaches ont payé et payent de leur sang l'idée qu'il y aurait une hiérarchie entre les êtres humains. À travers ces deux discours, Aimé Césaire exprime sa colère contre le racisme de la société et son histoire sanglante. Il défend la Négritude, son identité construite à partir de son histoire, des douleurs, des morts et des vivants, des ancêtres, des racines, des cultures, du passé, du présent et de l'avenir. C'est un appel militant à la lutte des peuples opprimés contre les violences de la bourgeoisie blanche qui continue de prêcher le progrès alors même que sa supposée civilisation décadente est la plus grande meurtrière de l'histoire de l'humanité.