Après Zola Jackson, retour à la case intimiste pour Gilles Leroy. Dans Dormir avec ceux qu'on aime, le narrateur porte son nom, est écrivain, cite même certains de ses titres de roman. Le registre de l'autofiction est à manier avec des pincettes, Leroy a décidé de s'y livrer corps et âme dans ce récit d'une passion amoureuse tardive, la dernière de sa vie, pense t-il, avec un garçon roumain qui est deux fois moins âgé plus que lui. Un sentiment ambivalent prédomine à la lecture de cette confession impudique et c'est la gêne qui l'emporte tant ce qui y est raconté ici appartient à la sphère privée. Gilles Leroy voyage beaucoup, de Buenos Aires à Odessa en passant par Bucarest, reste seul dans des chambres d'hôtel, décrit l'état d'âme amoureux sans omettre le ridicule de la situation au regard des autres. Parfois, puisque son amant est roumain, le romancier se laisse aller à quelques réflexions sur Mme Ceaucescu, "la reine rouge", et le récit s'éloigne alors du réel. Quelques belles pages sur Buenos Aires, aussi, avec un passage sur une autre reine, blanche, celle-ci, Eva Peron. Mais bon, quand Leroy en revient à son sujet, aussi sensible que soit sa plume, on ne peut s'empêcher de se considérer comme un voyeur qui n'a rien à faire dans cette histoire.

Cinephile-doux
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le 26 avr. 2017

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