Monsieur Serguine est fâché avec les points.

J'ose espérer qu'il ne s'agit pas là de l'unique livre disponible faisant l'éloge de la fessée. Mais je ne le saurai qu'en continuant mes recherches...
En effet, de par son écriture Jacques Serguine rend son récit terriblement indigeste. D'une lourdeur rare. Le monsieur est l'ami des phrases à rallonge, des virgules et semble honnir le point avec conviction.


Et si le propos, dans le fond, peut être plaisant, digne d'intérêt pour quiconque adule le postérieur et l'univers érotique qui l'entoure, auréolé bien souvent de tabous, d'interdits et de méfiance, il pourra, par sa forme, en rebuter plus d'un curieux, plus d'une curieuse, souhaitant appréhender la manière de faire de l'auteur, ainsi que le vécu lié à son expérience.


Si déjà cette phrase t'a paru interminable, tu auras bien du mal à lire ce bouquin.
Citons, pour appuyer mon idée une phrase du texte.


"Et je crois qu'elle m'a moins pardonné, à la fin, de ne pas l'avoir fessée plus tôt, et plus souvent, que d'avoir eu, un jour, l'idée étrange, et étrangement évidente, de traverser nos antagonismes, nos amours-propres, nos excès de mots et de silence, ce qui revient à dire nos passés respectifs, dont le poids de néant peut si bien oppresser, voire épuiser chaque heure présente, si lentement présente tandis qu'elle glisse, les écorchant au passage, entre les doigts qui échouent à se joindre pour la retenir, de traverser, donc, tout cela, simplement en la couchant sur mes genoux, en la dépouillant sans phrases du vêtement de sa dignité, mais c'est de la fausse que je parle, et de la dignité, non moins fausse, de son vêtement, et ainsi, même pas vraiment nue, ce qui crée, quand on ne parvient pas à s'aimer, une autre armure, une autre barrière affreuse, mais bien plutôt dénudée, de scander, sur la brûlante rondeur de son petit derrière, et réellement il n'était pas si petit, l'évidence, ainsi que je l'ai dit, l'imminence, l'urgence, l'omniprésence et l'omnipotence, non moins brûlantes, de mon amour et, dans la même manifestation soudaine, arbitraire, mais miraculeusement coïncidente, du sien."


Voilà, voilà.
Et quand il nous laisse le loisir de reprendre notre souffle, mentalement, avec une ou deux, voire trois, phrases courtes, il n'hésite pas à repartir sur un paragraphe phrase fleuve dont il a le secret.


Difficile aussi de classer ce bouquin en tant que littérature érotique, car vous pourrez le trouver là sur amazon et consorts, tant la lourdeur du récit vide de toute substance érotique ce dernier.
Et même si l'on peut se dire qu'au fond, seul le sujet abordé véhicule dans l'imaginaire, un désir sexuel, le récit que nous offre Jacques Serguine, ne comporte aucun passage purement érotique.
L'émoi viendrait alors du désir, que l'on peut éprouver à son tour, de fesser sans plus tarder le postérieur de l'être aimé, si cette dernière (ou ce dernier) partage avec vous l'engouement pour vous offrir ses rondeurs au plat de votre main.

Kenshin
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le 17 avr. 2011

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