Chronique vidéo : https://www.youtube.com/watch?v=IKgRikgsnoU


Entre ciel et Terre, c'est l'histoire d'un gamin qui vit avec des marins, et dont le meilleur ami, Bardur, meurt de froid lors d'une pêche, où captivé par son livre de poésie, il oublie sa vareuse. le gamin va traverser une partie de l'Islande en plein hiver pour rendre le recueil de poésie à son propriétaire, puis être embarqué dans un voyage plus grand que lui.

Un lien particulier avec la France et sa littérature, car il la cite souvent comme un marqueur temporel. Dès le roman Entre ciel et terre, la première date est celle de la publication d'un roman de Zola. Zola est aussi cité dans Ton absence n'est que ténèbre, en tant que marqueur temporel encore. Ce roman, pose les premières pierres de son univers, peut-etre plus de l'ambiance que du style. Car je l'ai trouvé plus conventionnel dans sa narration, et parfois maladroit, avec un abus d'aphorismes et de sentences pas toujours très profondes.

En général, je me suis sentie moins engagée que pour Ton absence n'est que ténèbres ; j'ai trouvé les différentes voix moins vivantes, et peut-être aussi moins différenciées les unes des autres. Et l'omniprésence de la mort, si elle touchait à quelque chose d'universel dans Ton absence est ténèbres est moins bien dosé dans Entre ciel et terre. Stefansson nous rappelle toutes les trois pages que la mort rôde, à trop vouloir l'illustrer, ça l'amoindrit, ça lui donne même un côté puéril, comme quand les enfants jouent à se raconter des histoires et gonflent le danger. Attention, je ne dis pas que le labeur du 19ème, l'absence de chauffage, le fait de traverser un pays glacé n'est pas dangereux, je dis juste que nous le rappeler sans cesse, qu'ils risquent leur vie, c'est un peu pompeux. Pompeux, je crois que c'est un des défauts qui m'a dérangé dans ce roman, un côté grandiloquent, avec des métaphores pas toujours bien senties, voire répétitives. Stefansson peut manquer de tact, avoir un côté regardez l'histoire tragique que j'écris, comme c'est beau, comme c'est puissant et profond, et tragique, et poétique, et symbolique, une vareuse oubliée, c'est le tragique de l'homme, un jeune garçon sans famille ; tragique. Tragique. Et pourtant, je ne vais pas vous le déconseiller, ce livre est cent fois mieux écrit que beaucoup de choses qu'on trouve sur les étagères de librairies. Quand Stefansson commence à virevolter d'un point de vue à l'autre, que le il devient je, il est bon, et même excellent.

Les thèmes, malgré ce que j'ai dit, sont multiples, car si c'est un livre sur le deuil et l'acceptation, c'est aussi un livre sur l'art, sur sa place dans la société, son rôle ambigu, aussi, puisque l'art est responsable de la mort du meilleur ami du gamin. Et cette question « Est-ce trahir les défunts que de leur survivre ? »

D'ailleurs, le gamin, Qui est-il ? On a vu qu'il avait une portée autobiographique, et j'ajouterai même que c'est peut-être Stefanssson qui rentre dans le monde de la poésie ? C'est sans doute ce que représente l'Islande, cette terre blanche, dure, à inventer, dans laquelle on disparait.

Je suis en train de préparer une vidéo sur Jon Kalman Stefansson " La naissance d'un poète", je vous partagerai le lien très prochainement.

YasminaBehagle
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le 8 juil. 2022

Critique lue 39 fois

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YasminaBehagle

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