J'avais de nombreux a priori négatifs sur Anne Rice, il y a quelques années, mettant en avant des arguments bourrés d'un orgueil mal placé. Préférant Stoker, Poe et consorts, la "vraie" littérature...à ce rejeton du XXe siècle, de littérature contemporaine qui veut se faire aussi grosse que les purs sangs d'avant. Bref, je honnissais Anne Rice, la pauvre, ses oreilles ont dû frétiller à mon persiflage dégoulinant de bêtise adolescente.


Puis, il n'y a que les c**** qui ne changent pas d'avis. Le second visionnage du film ## Entretien avec un vampire ## de Neil Jordan, m'ayant laissé fort perplexe, je me suis dit que le roman ne pouvait pas de toute évidence être aussi pourri que le livre, d'autant plus que certains de mes éclaireurs semblaient en célébrer les qualités littéraires.


Ainsi je me suis lancée dans une lecture toute franche, décidée à mettre à profit ma maturité naissante (mouah ah ah) et ma volonté de me faire une véritable idée de l'oeuvre de Rice.


C'est facile comme trait d'esprit mais....je fus littéralement mordue par l'histoire de Louis. Je me suis vue transportée en Nouvelle-Orléans, j'ai senti l'odeur des rues et du cimetière, j'ai cru voir, parfois, apparaître à côté de moi le furieux et infréquentable Lestat, non sans frémir à l'idée que je puisse devenir une de ses nombreuses et exsangues victimes.


J'ai seulement été gênée par la relation fort limite entre Claudia et les deux hommes qui l'élèvent...Je pense qu'en 1976, certaines descriptions passaient pour une heureuse coquetterie littéraire et esthétique, aujourd'hui je ne suis pas certaine que la censure la laisserait vivre.


Lestat, Louis et Armand sont donc venus rejoindre le Comte Dracula et Clarimonde sur mes étagères noires et fantastiques. Je ne regrette pas du tout de ne l'avoir pas lu avant, j'aurais sans doute été de mauvaise foi et aurais certainement trouvé des défauts, nombreux, qu'aujourd'hui je laisse volontiers de côté, pour ne garder de l'oeuvre que la grande force d'imagination.


Le roman nous fait voyager, c'est ce que je lui demandais et c'est ce qu'il m'a offert, bien plus que je ne l'escomptais...


Si bien que la suite que l'on trouve sous le titre Lestat le vampire ne me décevra sans doute pas...

LHerbier-Cleste
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le 22 mai 2016

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