Germinal
7.3
Germinal

livre de Émile Zola (1885)

Tout est petit chez Zola. J'ai beau parcourir ces lignes, aucune trace de grandeur ne vient perturber cette diarrhée prosaïque.
Diarrhée, le mot est juste, Zola n'écrit que sur la merde, c'est là son seul centre d'intérêt. Alors il écrit sur le peuple, le peuple vit dans la merde, pour la merde ! Le seul exutoire possible étant... le travail. Le bon peuple, comprenez-vous, quand il ne travaille pas, il boit, il baise, (et il baise mal évidemment), voilà ce que nous explique le scatologique Zola ! Avec son fumeux "naturalisme" !
Point de salut pour les pauvres ! Ils ne vivent et ne tiennent que par l'argent. L'argent. La deuxième préoccupation de Zola. Ces livres ne tiennent qu'à ça, le manque d'argent, le trop plein d'argent... On retrouve couramment cette attitude chez les commerçants de proximité, où chez les femmes provinciales de soixante-cinq ans.


De l'argent enrobé de merde. Tout Zola tient là.


"Mais la plume, ce français !"
Cette plume... on en trouvera mille exemples dans tout livre de comptabilité. J'ai devant moi un exemplaire de "L'argent". Je ne résiste pas à vous en livrer un passage :


"Sale cochon, veux tu filer !
- Pas avant toi, vieille crapule !
- Et si je te flanque ma main sur la figure !
- Moi, je te plante mon pied quelque part !"


Quelle finesse, quelle allégresse, que d'esprit !
On retiendra la formidable entreprise de Zola qui fut celle de mettre en un seul livre plus de lieux-communs qu'on ne peut en entendre dans n'importe quel bistrot !

Shaman
2
Écrit par

Créée

le 28 déc. 2012

Critique lue 4.5K fois

13 j'aime

13 commentaires

Shaman

Écrit par

Critique lue 4.5K fois

13
13

D'autres avis sur Germinal

Germinal
Nectanobé
8

"Votre haine des bourgeois vient de votre besoin enragé d’être des bourgeois à leur place"

Dans ce treizième tome de la série Rougon-Macquart, Zola s'emploie à dépeindre la condition des mineurs dans cette seconde moitié de siècle. Que dire si ce n'est que la misère, l'indigence, la...

le 23 déc. 2015

16 j'aime

4

Germinal
Gwen21
10

Critique de Germinal par Gwen21

Ce qu'Elizabeth Gaskell a cherché à dénoncer dans "Nord et Sud", ce que Victor Hugo a supérieurement développé dans un contexte politique et historique dans "Les misérables", cette condition humaine...

le 17 mars 2017

14 j'aime

5

Germinal
Shaman
2

Critique de Germinal par Shaman

Tout est petit chez Zola. J'ai beau parcourir ces lignes, aucune trace de grandeur ne vient perturber cette diarrhée prosaïque. Diarrhée, le mot est juste, Zola n'écrit que sur la merde, c'est là son...

le 28 déc. 2012

13 j'aime

13

Du même critique

Bagatelles pour un massacre
Shaman
8

Ah quel génie ! Ah quel salaud !

Et oui car aujourd'hui, on ne peut pas dire aimer Céline sans préciser que l'homme était épouvantable, qu'il était la pire crapule antisémite, un moins que rien. Il est de bon ton d'admirer le Voyage...

le 29 oct. 2012

40 j'aime

Eugène Onéguine
Shaman
9

Eugène Onéguine, le russe.

Je prends le pari ! Si vous demandez à un russe, n'importe lequel, qui est le plus grand écrivain de leur pays, aucun ne répondra Dostoïevski, ni Tolstoï ! Le plus écrivain russe, c'est Pouchkine. Et...

le 12 janv. 2015

31 j'aime

7

Germinal
Shaman
2

Critique de Germinal par Shaman

Tout est petit chez Zola. J'ai beau parcourir ces lignes, aucune trace de grandeur ne vient perturber cette diarrhée prosaïque. Diarrhée, le mot est juste, Zola n'écrit que sur la merde, c'est là son...

le 28 déc. 2012

13 j'aime

13