Contrairement à ce que le titre du récit pourrait le laisser croire, il ne s'agit pas seulement de l'autobiographie du journaliste berlinois Maxim Leo, qui avait vingt ans au moment de la chute du mur, mais aussi de l'histoire de ses parents, de ses grands-parents et de ses arrière-grands-parents. La chronologie, parfois bousculée, ne gêne en rien la compréhension de leurs parcours très contrastés. Discret sur lui-même, l'auteur s'intéresse en premier lieu à son grand-père maternel, d'origine juive, qui fuira en France avec ses parents pour échapper à la répression nazie et sera actif dans la résistance. Après la libération, s'étant rapproché du camp antifasciste, c'est à dire communiste, il sera un ardent défenseur de la RDA. L'autre grand-père, moins structuré intellectuellement, oubliera vite sa proximité avec l'Allemagne nazie de sa jeunesse pour devenir lui aussi un citoyen attaché à la nouvelle république "socialiste".
Anne et Wolf, les parents de Maxim, elle journaliste, lui illustrateur, essaieront avec difficulté et états d'âme - à cause de leur attachement à l'idéal communiste - à trouver une place dans un pays où les faux-semblants, les mensonges, l'espionnage sont monnaie courante et jusqu'à ce que tout s'écroule et disparaisse en fumée.
Un récit passionnant, vivant, écrit avec clarté, sur une période trouble de l'Histoire de l'Allemagne, avec un court mais très intéressant éclairage sur certains aspects de la Résistance française.
Tous ceux qui veulent en savoir plus sur ce qu'a été la RDA - de sa naissance à sa chute - seront vivement intéressés par la lecture de cet excellent ouvrage.