Ray Kurzweil croit à la Singularité et veut nous convaincre de son avènement. La Singularité est la théorie selon laquelle le progrès scientifique et technologique suit une pente exponentielle et qu'il va exploser dans les années 2040 au point de transformer le monde de façon inimaginable pour nos cerveaux actuels.

L'intelligence artificielle dépasserait l'intelligence humaine vers 2029, elle serait elle-même capable de construire des intelligences encore plus évoluées, accélérant d'autant plus les progrès techniques...
La nanotechnologie permettra de résoudre définitivement les problèmes d'approvisionnement en énergie, de logement (imaginez des robots maçons à l'échelle moléculaire), de nutrition et plus généralement de santé (domaine que la génétique aura déjà grandement amélioré). Au final, les individus vivant encore en 2050 seraient virtuellement immortels et participeraient à une l'intelligence globale qui ne cesserait de se développer pour remplir l'univers d'intelligence et pourrait même essaimer vers d'autres univers...

Bref c'est la science-fiction la plus folle devenant réalité dans une trentaine d'année. Kurzweil s'applique à démontrer sa thèse en examinant l'évolution des sciences depuis le début de l'humanité et en extrapolant des courbes de progression de mesures significatives comme la puissance de calcul des ordinateurs.

Il multiplie les exemples d'avancées technologiques jusqu'à l'indigestion. Il y a énormément de redondance et certaines considérations semblent hors-sujet. On sent que l'auteur a voulu compiler absolument tout ce qui pourrait convaincre le lecteur. Le livre aurait pu contenir deux fois moins de pages sans perte d'information.

Un section de l'essai traite des dangers des avancées de la GNR (Génétique, Nanotechnologie, Robotique), dont la redoutable poussière grise : des nanorobots se mettant à se multiplier indéfiniment en absorbant tout sur leur passage.

La dernière partie répond aux critiques portées à l'encontre de la théorie de la Singularité. Elle ne répond pas à la réflexion que je me suis faite en observant les fameuses courbes exponentielles : celles-ci ne tiennent pas compte du temps incompressible de matérialisation des techniques : construction des usines, etc.

Au final je suis moyennement convaincu. Mais on devrait être rapidemment fixés, dans une vingtaine d'années nos meilleurs amis seront peut-être des robots!
rhumbs
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le 26 nov. 2011

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