C'est vrai, Michel Galabru est pour beaucoup l'acteur de seconde zone, celui qui a fait un nombre considérable de navets dans sa carrière... Oui mais Galabru, c'est aussi la Comédie-Française que ses amis Belmondo, Marielle ou Rochefort n'ont pas eu, ce sont les films de Pagnol, Costa-Gavras, Lautner et j'en passe. C'est aussi Luigi Comencini et Bertrand Tavernier, dont il parle longuement, et c'est une centaine d'autres films où il a cotoyé les plus grands acteurs comme Michel Simon, Ugo Tognazzi ou encore De Funès. Loquace, Galabru raconte tout ça à sa fille dans cet ouvrage lyrique, tournant autour d'une série de thèmes plutôt qu'une chronologie rigoureuse. On y découvre son enfance aisée mais sa scolarité difficile, son passage dans un camp de travail pendant la guerre et son escapade pour y survivre, ses difficultés à devenir comédien au début et son entrée au cinéma. Parce qu'il parle de ses rencontres avec chaleur et amour mais aussi franchise, et qu'il n'hésite pas à rire des daubes auxquelles il a participé, Galabru est tour à tour drôle et touchant, et offre une autobiographie certes un peu mince (on a plus souvent droit à des considérations sur certains sujets ou des révélations intimes qu'on ne devrait en avoir) mais pleine d'anecdotes croustillantes, de blagues pour cinéphiles et d'observation de 50 ans de carrière. On aurait pu aller plus loin, mais c'est déjà pas si mal de pouvoir profiter de ces mémoires parfois très précises qui donnent une autre vision encore du dernier monstre sacré en pleine possession de ses moyens, même s'il refuse ce titre.
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le 4 mai 2013

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