J'aimerais commencer la chronique par un aspect positif, le bouquin est facile à parcourir et relativement court (environ 230 pages). Il n'y a pas de difficulté linguistique ni d'élan poétique insaisissable. Un autre point à souligner, il fut écrit en 1954, outre Dracula de Bram Stoker, il est parmi les premiers romans à parler des suceurs d'hémoglobine, ce qui en fait un précurseur. Certains diront qu'on y voit surtout des zombies, mais ce n'est pas mon avis. Il faut oublier les êtres charmants, ténébreux et courageux des récits Bit-Lit d'aujourd'hui. Les vrais vampires sont des monstres hideux, sanguinaires et probablement sans grande intelligence (un cerveau ayant besoin du coeur qui bat pour la circulation sanguine pour fonctionner...).

C'est ce que j'ai aimé de cette oeuvre. Il dépeint le fléau tel qu'il devrait être. L'auteur apporte même une explication scientifique d'une bactérie causant cette « maladie ». C'est bien, mais cet aspect et certains renseignements auraient pu prendre un peu moins de place. Trop, c'est comme pas assez dirons-nous. C'est un peu enfantin comme tentative et le jargon utilisé est un peu trop pompeux pour ce genre de littérature.

On y voit deux types de « méchants ». Il y a les vampires morts (dont certains appelleront les zombies) et les vivants, qui ont le virus en eux, mais qui ne sont pas décédés. Ces « néo-vampires » sont importants pour la finale, que je ne vous écrirai pas ici pour ne pas gâcher votre plaisir de lecture.

L'une des choses que je n'ai pas appréciées du tout est le caractère du personnage principal. Neville est grognon et son deuil (il a perdu sa femme et sa fille) est d'une longueur interminable. Je comprends, c'est difficile de laisser ceux qu'on aime, mais il s'attache à sa maison avec une affection encore plus grande qu'à sa propre vie. C'est ridicule. Étant le seul être vivant restant sur la planète, ne pensez-vous pas que vous auriez un peu d'ambition? Au moins pour sauvegarder les connaissances de l'espèce au fil des siècles? Je ne sais pas pour vous, pour ma part, j'aurai parcouru la sphère pour tenter d'entretenir une bibliothèque secrète sous la terre avec tous les ouvrages possible... Ou quelques autres exploits de ce genre. Du moins, j'aurais tenté! Un peu de courage et de volonté, pardi !

C'est à croire que la « Légende » du roman n'était pas le personnage le plus ambitieux du monde, ni celui pour qui l'humain et ses oeuvres comptaient vraiment. Malheureusement pour nous, ce fut quelqu'un qui décidait de ne pas quitter sa maison, à se saouler et à se morfondre sur ses blessures passées, même pendant le jour, quand tout est calme et sécuritaire. Malheur à nous !

Non sérieusement, c'est cet aspect qui a heurté le plus mon appréciation. J'ai détesté Neville.

Je range ce livre dans « Bien, mais bof ». C'est à dire, dans la deuxième partie de mon classement, mais avec sa plus basse note: 6 sur 10. Il y a beaucoup mieux à lire, même s'il s'agit d'un classique de la science-fiction.
jwpack
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le 7 févr. 2012

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Serge Leonard

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