Cette biographie est étrange. Elle n’est pas mauvaise ni mal tournée ou fagotée. Non ! Cependant, il y a quelque chose d’indéfinissable et de frustrant à la lecture d’un tel ouvrage. Le sentiment est alors partagé et le jugement en est alourdi.
Il y a déjà à dire sur le style – extrêmement décevant – plat, fade et insipide. Heureusement, oserait-on dire que Jaurès est là à chaque page, par des citations et des passages de discours sans quoi l’on s’ennuierait follement. Certes encore, tout docteur en histoire, professeur, que fut monsieur Marcus, on peut et l’on doit regretter la contextualisation, souvent boiteuse, qui semble parfois sortie de Wikipédia.
Enfin, deux remarques s’imposent. La première tient à l’absence d’appareillage critique et de références pour renvoyer aux sources employées ainsi que la piètre qualité de la bibliographie. La seconde vient en guise de conclusion. Ce Jaurès de Paul Marcus est un ouvrage publié par la Documentation française. Cela n’est pas anodin ; tout comme il faut souligner que l’Assemblée participe à l’édition. Il faut garder ces éléments en mémoire tout au long de la lecture. En effet, ce Jaurès l’humaniste est une « biographie d’Etat » c’est-à-dire qu’elle porte quelque part un discours officiel. Aussi, cette biographie ne se limite qu’aux faits. Il y a bien évidemment des analyses et des remarques mais pas de grandes envolées. Au final, cela donne le sentiment d’une biographie dépassionnée, sans conviction, ni goût pour Jaurès.
Partagé entre une évidente compassion pour l’auteur sans doute soumis à un cahier des charges strict et sévère et un aversion pour ce qu’il en résulte, il est difficile de porte un jugement net sur cet ouvrage.