Avec le temps va...tout s'en va.
Certaines sociétés traditionnelles n’ont d’existence qu’au travers de la pratique quotidienne de leurs traditions, de leurs rites et de leurs contes. Elles n’ont aucun support physique pour sauvegarder leur histoire, aucune écriture qui puisse graver à jamais ce qui les constituent. Si elles viennent à être acculturées, elles s’étiolent jusqu’à disparaitre. Et en supposant même qu’un ethnographe tente d’inscrire dans un livre leur histoire, il faudrait des années pour comprendre toutes les subtilités de leurs pratiques. Et dans le cas présenté dans le livre, il était déjà trop tard, les kikuyus ne sont plus. D’ailleurs ont-ils déjà été tels que le dépeint le mundumugu…en fait non. Seuls les Européens ont une « trace » des kikuyus, mais sous l’angle des européens. Ce sage qui tente désespérément de faire revivre un « instant » s’accroche à un rêve, à un souvenir, à SON utopie. Vainement il tente de graver l’histoire de sa tribu au travers d’une nouvelle société de kikuyus sur l’exoplanète de Kirinyaga. Seule la pratique quotidienne permet la survie d’un équilibre, là où l’écriture est interdite.
La mélancolie d’un homme dont les traditions l’empêchent d’écrire son histoire et qui voit disparaitre ce que fut sa tribu. Un livre sur le temps qui passe et la mutation inéluctable des choses.
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