Le personnage de Han Solo s’est depuis longtemps confondu avec Harrison Ford : sourire enjôleur, naïveté touchante, charisme de vaurien passablement ébouriffé…
Mais avant de le voir débarquer à Mos Esley pour amener papi zinzin et son garçon de ferme à Alderaan, de devenir un héros galactique et de faire craquer la princesse, Han Solo a eu une vie. Dissolue bien évidemment. Naviguant dans un entre-deux parfois un poil artificiel car il est impensable qu’un héros de Star Wars ait de vrais côtés sombres, la trilogie nous emmène une quinzaine d’années en arrière de cette rencontre pour nous détailler les évènements marquants de la vie du Corellien.
Le résultat est plutôt probant de manière générale, même si l’obligation de faire cadrer le personnage un maximum avec l’image d’Epinal limite manifestement les possibilités de l’auteur. Après, reconnaissons-lui le talent d’avoir pondu des histoires plutôt sympathiques, d’introduire quelques personnages attachants, et de ne pas forcément leur faire de cadeaux.
La vie de jouisseur qu’on suppute est bien là, et Crispin s’attache à faire évoluer le personnage progressivement vers l’alliance rebelle. C’est parfois réussi, parfois moins : Bria Tharen va et vient dans la vie de Solo, c’est plutôt réussi au début, mais le trait est parfois trop appuyé, et il n’est vite plus qu’un personnage fonction dans la lente transition de Han Solo de la contrebande vers l’Alliance.
Lando Calrissian souffre du syndrome « clin d’œil » comme le héros : entre les répétitions de répliques sorties des films (se donner du « mon vieux » ou du « mon pote » alors qu’on se connait depuis 3 jours…) et les rappels visuels permanents à la série (moustache et cape pour Calrissian, sourire en coin pour Solo) on est clairement pas chez Flaubert ou Bukowski (j’accole les auteurs que j’aime bien que je veux d’abord).
Mais comme c’est toujours agréable de se retrouver plongé dans le monde des contrebandiers, que les intrigues parallèles avec les Hutts sont sympathiques à suivre, on se plonge dans la trilogie avec plaisir, sans que ce soit la meilleure expression de l’univers étendu.
Je terminerais donc sur une conclusion simple : c’est bien mais pas top.