Darien, anarchiste de son état se livre à un faux exercice autobiographique. C'est celle d'un officier, Jean Maubart, fils du colonel Maubart.
Pas de fausse naïveté, ni d'éloquence anti militariste grandiloquente ici. La précision de Darien est celle d'un scalpel. L'armée, est à l'image de la France de l'époque (après les années de la Commune et la proclamation de la Troisième République) : elle est opportuniste, assoiffé de gloire, d'argent, et sacrifie les intérêts des pauvres à ceux des riches.
Jean Maubart vit une vie sans intérêt véritable, si il se rend au Tokin, l'épisode est à peine évoquée. Il ne participe pas à la Commune (bien trop jeune), mais participe à un massacre d'ouvriers (inspiré de Fourmies). Toute son existence, envahi par l'idéal militaire peut se comparer à celle de l'Unterthan d'Heinrich Mann, la désillusion et le cynisme en plus. Il comprend très vite les coulisses de l'armée et avec l'aide de son colonel héros de la guerre de 1870 de père, gravite de plus en plus haut autour du sommet.
Fantôme dans son époque, Jean Maubart finira par découvrir à la mort de son père, que le soit disant héroïsme de ce dernier n'a rien d'une gloire militaire. En effet, au lieu de la charge contre l'ennemi qu'il racontait, il n'avait fait que se rendre. Mais Darien ne juge pas, au fond. Par la bouche de Karl, l'oncle de Jean, il rappelle que ce n'était que la solution à même de sauver le plus de vie.