Pour celles et ceux qui aiment l'Afghanistan.

Hasard des calendriers, L'espion français, le nouveau bouquin de Cédric Bannel sort tout juste au moment où les derniers américains quittent Bagram en Afghanistan ... laissant le champ pratiquement libre aux talibans.


Le pays n'est donc guère à la fête, mais c'est avec grand plaisir que l'on retrouve avec ce quatrième épisode, le qomaandaan Oussama Kandar et ses amis kaboulis.


L'intrigue est de la même veine que celles des derniers bouquins : une immersion documentée et empathique dans ce pays troublé, un mélange d'espionnage international, d'intrigue policière locale et de démêlés politiques afghans.


Ça démarre très fort avec l'enlèvement de jeunes volontaires japonaises d'une ONG.



[...] - Notre ambassade à Kaboul nous a avertis qu'une alerte vient d'être lancée concernant la disparition de cinq membres de l'association Care Children. Des japonaises. Le qomaandaan Oussama Kandar va mener l'enquête avec son équipe de fidèles.



[...] - C'est du 7.62. Kalachnikov. Ce qui en soit ne signifiait pas grand chose. Les AK 47 étaient aussi répandus en Afghanistan que les poêles à bois.



[...] - On appelle les renforts ?



Tu te crois sur Netflix ? Petit, c'est juste toi, moi et nos deux collègues.



À Paris pendant ce temps, on bascule boulevard Mortier dans une ambiance plutôt réussie, façon "Bureau des légendes", avec une équipe top secrète chargée d'éliminer les ennemis de la France où qu'ils se trouvent, que ce soit à Vitry sur Seine ou dans les montagnes d'Asie centrale.


Tout cela fonctionne comme une mécanique bien huilée, un scénario idéal pour un cinéma ou une série.


Mais si Cédric Bannel est devenu un orfèvre dans le montage de thrillers palpitants et documentés, il n'a rien perdu de son empathie pour le bon peuple afghan, celui de l'islamisme modéré : c'est vraiment ce qui fait tout le charme de ses bouquins et les distinguent de la plupart de ceux de ses confrères.


Cela nous vaut de très belles pages comme cette histoire de Babour (chapitre 22).



[...] Il s'agissait de réfugiés fuyant Daech, les talibans ou simplement leur trop grande pauvreté. Des gens récemment arrivés de campagnes lointaines et déshéritées. Une certaine tristesse amère
imprègne cet épisode : les talibans vont bientôt reprendre les rênes du pays, c'est inexorable et les jours des modérés sont désormais comptés.



[...] - Ça sent la fin.



[...] Tout le monde pense que les talibans seront là bientôt.



[...] - Cette ville est lugubre, c'est Berlin en 1945.



[...] Ces moments n'étaient qu'une parenthèse avant le drame inéluctable qui allait emporter l'Afghanistan. [...] Tout allait s'arrêter car les talibans allaient gagner.



Très égoïstement on se prend à souhaiter que le pays traverse cette mauvaise passe tant bien que mal et que nous attendront bientôt d'autres aventures auprès du qomaandaan Oussama.

BMR
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le 7 août 2021

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BMR

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