Dans la catégorie livre surcotée je choisis " l'étranger ". Camus écrit bien je dis pas le contraire, il a réussi à entourer son personnage d'une aura déshumanisé avec un style atypique. Je dis bravo.
Mais le problème est peut-être précisément sur ce point, l'étranger ce n'est pas le héros (terme qui montre d'ailleurs qu'on s'attache au protagoniste) qui vit, qui aime, qui souffre à sa manière; l’étranger c'est plutôt Camus lui-même qui se force à écrire de la sorte.
Certains diront que la société l'a rejeté pourtant, que ce n'est pas sans raison. Et pourtant il avait des amis, des voisins qui lui accordaient une importance dans leur vie et une femme avec qui ils partageaient des beaux moments. Certes son comportement peu sembler anormal par moment, comme dans sa relation avec sa mère. Justement nous ne savons rien de cette relation alors de quel droit se permettrions nous de juger.
Pour finir, sa tirade au prêtre que Camus choisit d'intérioriser aurait sonné magnifiquement dans une salle de théâtre, et ce héros aurait pris toute sa mesure tragique (car c'est ainsi qu'est construit ce récit en 3 actes : exposition, procès puis condamnation). Cet homme aimait la vie, rêvait d'une autre et accepte la mort, cet homme n'est pas différent de vous ou de moi. Je me sens en tout cas plus proche de lui que du prêtre qui s'obstine dans sa voix sans chercher à comprendre son prochain, sans accepter leurs divergences.
Un livre intéressant mais pas exceptionnel, qui ouvre sur quelques questions vis à vis de l'Homme, mais de ces questions auxquels nous avions déjà été confronté par la force des choses.