Jeunesse et fureur de vivre

Rares sont les jeunes auteurs, et parmi eux, rares sont ceux dont les histoires m’intéressent de prime abord. Ce fut le cas de L’Éveil. L’histoire tient sur un post-it : une histoire d’amour, à Hanoï, entre deux jeunes français expatriés. L’une vit dans une belle et grande demeure avec ses parents, l’autre loue tant bien que mal un boui-boui dans une rue étriquée.

Sauf que L’Éveil, c’est une histoire de déchirement, d’amour complexe, intenable. L’histoire de gens qui ne se comprennent pas, ne communiquent plus, tournent en rond, enfermés dans des émotions qu’ils n’ont jamais maîtrisées. Le cliché très exaspérant de la jeune demoiselle inexpérimentée tombant sous le charme du baroudeur pauvre et mystérieux aurait pu me faire lâcher le livre. Pourtant, les personnages s’avèrent assez attachants, dans leurs maladresses et leurs erreurs.

On y ressent une urgence terrible. L’urgence de raconter cette histoire, de dévoiler ces sentiments. L’urgence de vivre. L’urgence de ressentir des émotions si fortes qu’on en mourrait. L’urgence, surtout, d’écrire. Cette exaltation, cet amour des mots, des sonorités et des longues phrases bien faites, après m’avoir fait doucement rire, m’ont fait un bien fou.

INTERVIEW DE LINE PAPIN

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