Malgré une brillante mise en abyme du théâtre, qui est parfois même triple, la pièce n'échappe pas à une impression de brouillon qui me fait lui préférer La Critique de l'Ecole des femmes : tout s'enchaîne très vite, les personnages se succèdent, dans leur propre rôle ou pas, de sorte qu'on se perd un peu. Ce qui est dommage, puisque la pièce n'en demeure pas moins bien ficelée, piquante, habile... Mais il lui manque, je trouve, un petit quelque chose, un zeste d'approfondissement, pour être tout à fait convaincante. Ca fait mouche, c'est subtil mais... peut-être trop ? En ce cas, on peut comprendre l'incompréhension du théâtre de Molière par ses contemporains.
On pourra néanmoins souligner un grand sens de l'autodérision, un génie indéniable, qui se dévoile à chaque instant dans la pièce. Il faut, me semble-t-il, pour imaginer et jouer ça, un talent immense. Et surtout pour séduire le roi !

Créée

le 6 nov. 2012

Critique lue 436 fois

4 j'aime

Eggdoll

Écrit par

Critique lue 436 fois

4

Du même critique

L'Insoutenable Légèreté de l'être
Eggdoll
10

Apologie de Kundera

On a reproché ici même à Kundera de se complaire dans la méta-textualité, de débiter des truismes à la pelle, de faire de la philosophie de comptoir, de ne pas savoir se situer entre littérature et...

le 11 mars 2013

152 j'aime

10

Salò ou les 120 journées de Sodome
Eggdoll
8

Au-delà de la dénonciation : un film à prendre pour ce qu'il est.

Les critiques que j'ai pu lire de Salo présentent surtout le film comme une dénonciation du fascisme, une transposition de Sade brillante, dans un contexte inattendu. Evidemment il y a de ça. Mais ce...

le 6 mai 2012

70 j'aime

7

Les Jeunes Filles
Eggdoll
9

Un livre haïssable

Et je m'étonne que cela ait été si peu souligné. Haïssable, détestable, affreux. Allons, c'est facile à voir. C'est flagrant. Ça m'a crevé les yeux et le cœur. Montherlant est un (pardonnez-moi le...

le 21 mars 2017

49 j'aime

5