1959. Jack Hamilton est ingénieur, il travaille au bévatron de Belmont, un projet militaire sensible. Au début du roman, il est mis à pied par son patron qui soupçonne sa femme d'être communiste et de risquer de mettre en péril la sécurité des installations. Comme le dit si bien son patron, à moins de pouvoir sonder l'esprit de votre femme, nous ne pourrons jamais prouver qu'elle est vraiment communiste...C'est là le sujet du livre.
Avant de quitter le site, Jack et Marsha se joignent à un groupe de curieux qui visitent le bevatron. Un accident se produit lors de la visite et les huit visiteurs sont précipités dans le vide et dans le coma.

Lorsqu'ils reprennent conscience, ils réalisent rapidement qu'ils ne sont pas revenus dans le monde qu'ils ont quitté mais dans une version de celui-ci où Dieu est présent : les blasphèmes sont récompensés par des nuées de sauterelles, les blessures guérissent quand on les approche de reliques, l'Esprit Sain s'adresse aux justes...Tandis que certains s'adaptent à la situation, Hamilton essaye d'approcher le Dieu de ce monde pour en comprendre le sens.
Hamilton découvre que les huit ont été précipité dans l'esprit de l'un des leurs, un militaire sectaire (au sens propre) qui voue un culte idolâtre à un gourou de Chicago. C'est la manifestation divine de ce gourou qui régit son monde fantasmé. Hamilton réussit à libérer son groupe de ce monde pour être précipité dans un second fantasme, puis un troisième, puis un quatrième avant de revenir à la réalité. Dans ce quatrième fantasme, il comprend que le vrai communiste du groupe n'est pas sa femme mais bien le responsable de la sécurité du site qui a monté le dossier contre elle.

Ce roman est inégal, l'idée est excellente (elle a d'ailleurs été reprise par PJ Farmer dans la saga des hommes dieux, les frères watchowski dans Matrix ou, plus récemment, Chris Nolan dans Inception) mais certains passages sont un peu longuets. Cependant on se prend bien vite au jeu des sept erreurs en cherchant ce qui différencie les mondes fantasmés que traverse Hamilton. En effet, si l'ambiance et les détails sont régis par celui qui rêve, le décor, les personnage et la continuité de leurs aventures sont respectés, transposés dans une autre réalité qui remanie les règles : dans tous les univers on retrouve Silky, une prostituée, le Bon Coin, un bar de Berkley, l'ami d'enfance du père de Hamilton qui devient son patron, la maison de Hamilton...

Ce livre est longuement évoqué dans la bio de Carrere (Je suis vivant et vous êtes morts). Il explique qu'il est écrit à une époque où Dick s'intéresse à la différence entre univers objectif et subjectif. Dick était persuadé que l'univers objectif est un mythe car personne ne peut le voir puisqu'on l'observe toujours au travers du prisme de ses perceptions. L'Oeil dans le ciel en est une démonstration.
A l'époque où il l'écrit, le couple Dick était harcelé par le FBI soupçonnant sa femme d'être communiste, la solution du livre est la réponse de Dick à ses accusateurs.

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le 12 janv. 2011

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rivax

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