Babysitting

D’abord sceptique à l’annonce de ce prequel, l’envie de replonger dans l’univers de « l’homme-pull » fut finalement la plus forte. Si on retrouve avec plaisir le style fluide du bonhomme et les merveilleuses singularités de la saga, comme les daemons, il n’y a hélas pas de voyage inter-mondes, l’inconvénient majeur d’un prequel par rapport à une suite. Autrement dit ce qui avait le plus d’intérêt et qui synthétisait l’essence de la saga est absent.
S’ajoute à cela une intrigue principale faiblarde autour du sort de la petite Lyra, sort que l’on connaît déjà, ce qui rend les sensations de danger assez factices.

La première partie du roman servant de longue introduction installe pourtant bien les antagonismes et les personnages mais tout ce travail n’est pas assez exploité dans la seconde partie. Le méchant Français par exemple, mystérieux et sulfureux à souhait, ne sert au final que d’épouvantail ou de « croquemitaine ex machina » qui apparaît de nulle part pour rythmer les temps morts. Les derniers chapitres dans l’ensemble donnent l’impression d’être assez vite expédiés et peu inspirés, les péripéties extravagantes se suivent jusqu’au final annoncé torché en 2 temps 3 mouvements.

Bref un début de trilogie décevant et sans grand intérêt quoique plutôt agréable à suivre grâce aux à-côtés de l’auteur. A part les différents ordres il n’y a guère d’enrichissement apporté à l’univers et Pullman tombe hélas dans le fan service stérile en convoquant d’anciens personnages de la première trilogie qui ne font qu’une petite apparition inutile. On dirait presque la recette foireuse du spin off alimentaire, à moins que les prochains tomes rectifient et remettent tout ça en lumière.