Dans ma bibliothèque, j'ai amassé au fil des années des livres "classiques" que je n'ai pris soin de lire. Quand je m'y suis mis, j'ai découvert des chefs d'oeuvre.
Bizarrement je redoutais Camus dont je ne connais que "l'étranger".
Et bien j'ai été servi par le procédé qui rend ce "roman philosophique" difficilement comestible.
L'unique protagoniste de ses pages y fait un long monologue et il avertit lui-même la personne avec qui il est sensé échanger qu'il faut être patient. Qu'il va y venir.. Qu'il va expliquer...
Disons le tout de suite. Il n'y aura ni climax ni chute extraordinaire.
Avant il faudra passer par un chapitre pour discuter des règles de vie en société selon l'expérience du conteur.
Un autre pour disserter sur les femmes (tout un sujet pour Camus).
Un autre de plus pour effleurer le thème de la religion et y découvrir quelques poncifs.
A l'arrivée un ouvrage qui empeste la prétention mondaine de l'homme qui nous y fait son récital.
Etait-ce vraiment désiré par Albert à ce point ?
Au risque de confondre le contenu et le contenant ?
En fait les ultimes pages semblent livrer le sujet : la liberté de pensée.
L'auteur écrit ce roman philosophique à une époque durant laquelle il perd ses amis, à commencer par Sartre. Celui-ci lui reproche son idéologie : Camus a mis tous les régimes autoritaires, fascistes comme socialistes, dans le même panier.
Alors apparait sa vérité.
"Rendez moi ma liberté de pensée et ne caricaturez pas mes propos !".
En vain : la plupart des lecteurs n'arriveront jamais jusqu'à la 170ème et dernière page...