Lors d’un hiver particulièrement rude, les ours meurent de faim dans leurs montagnes. Ils décident de descendre dans la vallée où ils espèrent trouver un accueil chaleureux de la part des hommes et surtout de quoi se nourrir. Pour Léonce, roi des ours, c’est aussi l’occasion de retrouver son fils enlevé quelques années plus tôt. Longue est la route, semée d’embûches et d’ennemis à affronter. Mais les ours comptent bien montrer aux hommes les valeurs d’une vie simple et en harmonie avec la nature, la force de la solidarité et du partage. Ce sont pourtant les ours qui se laissent corrompre par l’oisiveté et l’argent facile, Léonce prend conscience de son erreur.
La fameuse invasion de la Sicile par les ours se situe entre le conte et le récit philosophique qui prend la forme d’une aventure épique avec son lot de magie et de créatures fantastiques. Entre sangliers qui se transforment en ballons de baudruche, fantômes et Croquemitaine, Dino Buzzati nous entraîne dans une véritable épopée durant laquelle le Roi devra apprendre à gouverner sans préjugés et à bien choisir ses conseillers. Récits en prose et en vers se succèdent avec pertinence et humour. Cette alternance dynamise la narration enrichie des illustrations de l’auteur. Le texte soulève par ailleurs une réflexion sur la place de l’homme dans son environnement et dénonce les travers de notre société moderne qui offre bien des facilités.
A noté la présence d’un carnet de lecture en fin d’ouvrage qui apporte des informations sur l’auteur et son roman. J’ai trouvé original que les illustrations aient vu le jour bien avant le texte et que celui-ci soit venu s’ajouter lorsqu’on demanda à Buzzati d’écrire une histoire en épisodes pour les enfants. Écrite en 1945, l’histoire n’a pas pris une ride. Et pour mes filles et moi, c’est un énorme coup de cœur.
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