Encéphalogramme plat. Le tome 5 est sûrement le volume qui m'aura définitivement fait décrocher de la saga Blackwater, après une longue et interminable désillusion.
Pas grande chose de plus à dire sur ce tome 5, qui reste dans la stricte continuité des épisodes précédents. Les événements continuent de se succéder à une vitesse folle, mis bout à bout, sans rythme, sans âme. Ici, tout le récit est guidé par une idée, l'appât du gain des Caskey après la découverte de pétrole sur leur terres. Tous les personnages ne vont se consacrer qu'à ça, quitte à devenir pour certains, incohérents. Le personnage de Grace par exemple, est profondément contre le forage mais finit par retourner sa veste de manière fulgurante, sans que l’auteur vienne prendre le temps de nous expliquer ce revirement.
Certaines pages, notamment vers les derniers chapitres, illustrent vraiment l'incapacité de l'auteur à gérer tous ses personnages. En faisant un bond de 9 ans (Lilah passe littéralement de 0 à 9 ans en une ligne donc), l'auteur se précipite à nous conter l'évolution de chaque personnage sur une demi-page, comme un enfant qui voudrait raconter toutes ses activités de vacances d'été sur un coin de carte postale. Pire, un autre paragraphe encore plus court vient détailler plus loin le destin et l'évolution de tous les domestiques du livre, tellement absents et inutiles qu'on ne peut réellement parler de personnages.
Ces quelques pages illustrent le peu de soin accordé à ses héros, et donc in fine mettre en exergue leur manque de consistance. C'est presque comme si Michael McDowell avait lui aussi hâte d'en finir avec cet insipide clan Caskey !
Loin de moi l'idée de frapper gratuitement et continuellement sur Blackwater, j’ai par exemple été heureux de voir tout de même un peu plus de temps accordé à Frances, et à sa transformation en créature marine. Mais je crois que rien ne pourra me réconcilier désormais avec cette série. Allez un dernier tome, et c’est fini.