Lors du dernier Conseil européen, le Premier ministre portugais a offert à la Chancelière allemande le roman L’Aveuglement, du prix Nobel de littérature portugais José Saramago. Cela m'a donné envie de lire quelque chose de lui, et j'ai acheté La Lucidité.
Le postulat de départ est alléchant: un jour dans une ville, 80% des électeurs votent blanc. On imagine un bon point de départ pour réfléchir sur la démocratie, l'engagement politique, la représentativité, etc. J'ai donc ouvert le livre avec intérêt.
J'ai rapidement été ennuyé par le style: les dialogues sont insérés dans les paragraphes sans autre démarcation qu'une majuscule en cours de phrase pour les changements d'interlocuteur. Cela rend la lecture assez laborieuse. En outre, la traduction ne semblait pas très bonne (beaucoup de phrases maladroites). Cela passe peut-être mieux dans la langue originale.
Plus embêtant, j'ai trouvé le fond plutôt mauvais. Le roman se divise en deux parties. D'abord, la réaction des autorités: tous les personnages sont des demi-débiles occupés à faire des phrases pompeuses et se tirer dans les pattes. Puis une enquête policière assez confuse. Le tout est parsemé d'interventions de l'auteur (ce qui fait faussement modeste / assez pompeux) et de petites blagues qui tombent souvent à plat. J'ai vite été lassé de suivre un empilement de clichés sans trop savoir où l'histoire allait (elle ne va d'ailleurs à peu près nulle part).
Une déception en somme, mais qui peut être due à une mauvaise traduction.