C’est ainsi que j’achève ma lecture de la – courte – série du Meurtre du commandeur. Rappelez-vous, le livre 1 s’intitulait « Une idée apparaît », cette fois c’est « La métaphore se déplace ». Nébuleux allez-vous me dire, à la manière du Masque et la plume qui, si on en croit le podcast, n’a strictement rien compris de l’univers de Murakami (hormis une chroniqueuse mais je ne sais plus qui précisément).


Le problème c’est qu’il ne faut pas chercher à comprendre le monde de Murakami, il suffit simplement d’y adhérer. Si vous n’y adhérez pas c’est qu’effectivement le moment n’est pas venu pour vous de lire Murakami.


Ce second livre m’a par ailleurs beaucoup fait penser au Voyage de Chihiro du très bon Miyazaki. Ce dernier et Murakami sont de véritables conteurs et le fait qu’ils fassent référence à la culture japonaise ne nous empêche pas nous occidentaux, de nous délecter de cet univers symbolique et onirique. D’ailleurs, la mythologie japonaise est à certains égards, comparable à notre mythologie.


Il est difficile d’évoquer l’histoire de ce livre sans trop en révéler. J’en profite pour m’adresser à l’éditeur français (Belfond) : le résumé de la quatrième en dit beaucoup trop et j’ai malheureusement commis l’erreur de le lire.


Murakami boucle en tout cas la boucle d’une histoire hautement symbolique et philosophique. Les mystères du livre 1 sont élucidés et la logique reprend peu à peu ces droits. Si vous craignez de ne pas saisir les enjeux symboliques du Meurtre du Commandeur je tiens à dissiper vos peurs car il n’est pas nécessaire de tout comprendre. Murakami fera de toute façon, tout son possible pour vous mener à votre propre conclusion.



Pour qui observe le peintre travailler sur sa toile, il est quasi
impossible de discerner le moment où la toile est encore en cours de
celui où elle est achevée. La ligne qui sépare le non-achèvement de
l’achèvement est le plus souvent invisible. Mais celui qui a peint le
tableau le sait. Parce que l’oeuvre lui parle à voix haute et lui dit
« N’y ajoute plus rien ! ». Il lui suffit de tendre l’oreille à cette
voix.



J’ajouterais que la traduction est très facile à lire, sans aucune complexité de langage et de narration. Et, si ce livre 2 est une plongée irréelle semblable à celle d’Alice au pays des merveilles, Murakami insère aussi le conte dans un quotidien très réaliste (il est obsédé de voitures et parle beaucoup des tâches ménagères. C’est au cours de cette lecture que j’ai d’ailleurs appris que les japonais étaient très soucieux de l’ordre ménager : souvenez-vous de la coupe du monde, on en a beaucoup parlé).


J’émets en revanche quelques réserves quant à ce livre 2, un peu plus répétitif et long. L’effet de surprise du livre 1 tombe peut être un peu, au risque de lasser le lecteur. Mais attention, c’est une impression qui m’a vite abandonnée.


Le meurtre du commandeur est incontestablement une série que je recommande et que j’offrirais volontiers.

Dadou-lit
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le 18 mars 2019

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Dadou-lit

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